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Les interviews

La parole à Périne Faivre, co-metteuse en scène

La parole à Périne Faivre, dramaturge

Racontez-nous l’histoire de Croire aux fauves de Nastassja Martin.

Périne Faivre Nastassjia Martin, anthropologue française, arpente depuis plus de 15 ans des territoires du grand nord pour étudier des collectifs humains : les Gwich’in en Alaska puis les Evènes au Kamtchacka. Ces derniers, repartis vivre en forêt, se reconnectent avec un mode de vie nomade fait de chasse et pêche, dans une vision animiste du monde. À l’occasion d’un de ses séjours de recherche, Nastassja Martin part en randonnée et tombe nez à nez avec un ours qui repartira avec un morceau de sa mâchoire. Croire aux fauves est le récit de cet événement qu’elle qualifiera par la suite de rencontre avec l’ours et non d’attaque, mais surtout le récit de sa reconstruction. Reconstruction de chair d’abord mais surtout tentative de compréhension de ce que cette rencontre implique, nous intimant un repositionnement nécessaire de l’humain face aux mondes.

Pourquoi avoir choisi de vous inspirer de ce texte pour votre nouvelle création ?

PF Croire aux fauves aborde de grands sujets que nous trouvons brûlants. Le rapport entre humain et non-humain, la question environnementale et l’état de crise face à l’effondrement climatique, les liens entre visible et invisible, le fait de repenser la pluralité des mondes au-delà de l’occident et de son impérialisme naturaliste... Mais la parole de Nastassja Martin n’est pas une injonction, ni un programme encore moins une posture idéologique. C’est un récit initiatique tant d’un point de vue humain que du point de vue de l’autrice qui tente après l’ours, de faire se réunir en un élan, une écriture savante et une écriture poétique.
En cela, nous retrouvons ce qui est comme le fil tendu de toutes nos créations : le témoignage, une parole intime au cœur de l’espace public pour aborder des sujets collectifs et politiques.

Croire aux fauves est un spectacle qui se joue de nuit et dans des espaces naturels. Qu’est-ce que ces deux éléments apportent à la dramaturgie ?

PF L’idée est venue très tôt lorsque nous avons décidé que Croire aux fauves serait notre prochain travail. Nous allions donner un rendez-vous nocturne au public, nous lui proposerions une marche d’approche et nous l’inviterons à écouter cette histoire en pleine forêt, au cœur de la nuit.
Le texte de Nastassja Martin est dense, fourni, c’est une véritable pensée en mouvement... et nous avions envie de transcender ce texte par une réelle expérience pour le public. Qu’au-delà des mots reçus, la question des sensations soit largement convoquée : ne pas bien voir, se déplacer différemment, avoir une autre perception des sons environnants, être déplacé, inconfortable, troublé... c’est bien tout ce que Nastassja Martin nous propose !
Nous avons toujours tenté, dans nos spectacles, de faire se rejoindre un propos et un lieu, une temporalité et une manière de faire se déplacer le public, un sujet et une expérience... c’est ce que nous tentons à nouveau avec Croire aux fauves ! On espère goulument que le public du Fourneau nous suivra dans cette nouvelle aventure

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