Le public kerhorre est au rendez-vous : une soixantaine de personnes se retrouvent sous les arbres du parc de la MEJ (Maison de l’enfance et de la jeunesse) déjà recouvert d’un tapis de feuilles bruissant.

Trois lettres. Une couleur différente pour chacune. Elles sont distribuées au public. « On peut l’ouvrir ? » questionne-t-on. Pas de réponse des distributeurs…

Trois comédiens prennent la parole et le portrait de chaque personnage est établi : Marc, trentenaire, confortablement installé dans son quotidien, sans trop d’ambition, il apprend que sa femme est enceinte ; Mado, veuve et en maison de retraite, elle ne voit pas souvent ses enfants et petits-enfants, passe son temps avec d’autres veuves ; Enfin, Marie serveuse dans un bistroquet, libre dans sa tête, elle aime Kamel. Trois chemins de vie différents en apparence, que rien ne rapproche.

Pourtant, la réception d’un courrier va les amener à fouiller un passé commun. Celui de la guerre, et surtout de l’après-guerre. Le public est appelé à suivre les personnage dans leur quête. Trois groupes se créent et partent dans les rues du centre ville. Puis, tous se rejoignent place de la Libération. Le final associe les femmes volontaires qui ont participé aux ateliers des deux soirs précédents.

Comment retrouver sa fierté après avoir perdu la guerre ? Comment les français se sont revendiqués résistants après la victoire ? La période de l’après-guerre est marquée par un épisode peu raconté, rendu discret. Par honte ? Les Tondues racontent.

Un temps d’échange dans la salle de la Mairie a permis aux spectateurs de comprendre le processus de création entamé depuis plus d’un an par la compagnie, et de découvrir les créations de Sophia Lindsay Burns, artiste plasticienne associée au projet. Le spectacle sera créé en mars 2017, et devrait revenir l’été prochain se jouer dans des villes et villages bretons.

Photos : Jacques Nicolas et lefourneau.com