Jeudi 28, matinée à Quimperlé
La ville et ses facettes, sous un soleil timide
Malgré l’heure matinale (10h) et une dernière averse avant le début des spectacles, près de 500 personnes ont rejoint la ville de Quimperlé qui accueille, cette année, sa 3e édition des RIAS. La programmation est résolument urbaine, répartie entre les vitrines du centre-ville et le quartier périphérique de Kerbertrand. Le propos aussi.
10h, rue Savary, la Compagnie Tintamar et ses habitants complices sont en place. L’horaire est inhabituel car il y manque la précision des minutes, mais la rue commerçante qui relie la haute-ville à la basse-ville est déjà animée. Badauds de passage ou spectateurs avertis se mêlent et se massent devant les vitrines.
Au hasard des enseignes, les mannequins de cire diffusent leur message lancinant, les comédiens vantent, non sans ironie, les bienfaits de notre société de consommation. Les 1ers rayons de soleil sur les RIAS font chauffer les cartes bancaires et, derrière les façades vitrées, les habitants entrent en scène, s’animent et deviennent consom’ acteurs en participant au spectacle. L’ensemble interpelle, en passant… ou en stationnant devant les différentes saynètes proposées.
Au même moment, à la sortie de la ville, les barres d’immeubles du quartier de Kerbertrand se fondent dans la verdure environnante. La cité va se transformer en grande scène pour la compagnie Les arts oseurs qui y jouent leur Livret de famille.
Tout débute sous l’arbre généalogique où Xavier Moreno croque rapidement les spectateurs, invités à décliner leurs racines. L’accordéon de Renaud Grémillon rythme ces tranches de vie, simples, multiples et les portraits deviennent fruits.
Cette petite famille va vite se souder et suivre, pas à pas, Périne Faivre dans sa lecture, d’une rare puissance, d’un texte de Magyd Cherfi, parolier de Zebda). Le spectacle se déplace, investit les recoins du quartier, interpelle les habitants à leurs fenêtres, creuse sa tranchée artère dans la cité. La poésie urbaine atteint les spectateurs en plein coeur…
L’apparition du soleil permet enfin d’apprécier aussi les effets d’ombre des spectateurs. Tout le monde attend avec impatience son positionnement définitif sur le festival les RIAS 2014.
Ces 2 spectacles sont rejoués vendredi matin et, pour Lèche-vitrine, également en soirée, ce jour et demain. Il est temps pour moi de poursuivre mon voyage dans les RIAS. Léandre m’attend avec No sé au collège Jules Ferry, avant une rencontre citoyenne et professionnelle pour échanger sur la question du spectacle vivant et de la réforme territoriale. Puis je ferai un crochet par Baye avant de revenir à Quimperlé en soirée.
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