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Les interviews

La parole à Gwenn Le Bars, musicien

La parole à Gwenn Le Bars, musicien

95% MORTEL se présente comme une réponse artistique à la complexité du changement perpétuel de notre environnement. Selon vous, de quelle manière la musique permet de partager de nos interrogations sur le monde et la société ? Et quelles formes prend la musique dans votre nouvelle création ?

Gwenn Le Bars Ha ha, bonne question. Pour commencer la musique ne sera pas seule actrice dans ce spectacle. Elle sera accompagnée du chœur théâtral, exercice cher à la Compagnie du Coin depuis longtemps, et terrain de jeu favori de Kamchàtka. Le chœur théâtral permet par le déplacement et la création d’images de susciter l’émotion chez les spectateurs, et de créer une narration faite de symboles forts, que le public interprétera ensuite à sa guise. La musique, elle, a ça de puissant qu’elle va donner sa couleur à un moment. On peut éclairer une situation de manière radicalement différente selon quelle musique on joue. C’est donc l’aller-retour entre musique et chœur théâtral que nous mettons en avant dans ce spectacle pour partager avec le public nos grandes questions face au changement. La place de nos musiques est centrale, car elles alimentent sans cesse nos envies de narration. Une composition nous donne une humeur, et cette humeur répond à notre écriture dramaturgique. La musique devient narrative.

Votre nouvelle création se compose en deux actes. Pouvez-vous nous en donner un aperçu ?

GLB La forme du spectacle est en constante interrogation, pour répondre au mieux à notre écriture dramaturgique. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur une pièce unique dans laquelle toutes nos questions, nos envies à partager avec le public doivent être traitées. Le début prenant la forme d’une convergence sur une place publique, nous nous posons la question d’une mise en jeu une demi-heure avant le vrai début du spectacle. Cette convergence aurait pour but de créer déjà un lien avec la ville et ses habitants, pourquoi pas d’embarquer avec nous des passants jusqu’au lieu du spectacle, où nous attendra le public convoqué.

Vos créations fonctionnent collectivement depuis de longues années. Pour 95% MORTEL, vous avez sollicité l’accompagnement de la compagnie Kamchàtka. Qu’est-ce que cette collaboration vous a apporté ?

GLB Tout d’abord, il faut préciser que la Compagnie du Coin s’entoure depuis toujours d’intervenant·es extérieures, et ce autant pour du training de fond que pour des mises en scènes, où il s’agira de formaliser les idées qui nous excitent depuis un moment. La rencontre avec Kamchatkà sonne comme une évidence, dans la mesure où nous sommes deux chœurs qui fonctionnent avec un média différent, la musique pour nous, le chœur théâtral sans paroles pour eux. Ce qu’ils nous apportent, c’est la faculté de raconter beaucoup avec peu. Nous avons nettoyé notre jeu pour le rendre plus pur, plus simple. Nous travaillons à la précision de nos intentions de jeu, de nos placements, et à simplifier le plus possible les signaux que nous envoyons vers le public. Nous sommes huit solistes improvisateurs qui œuvrons pour être au service d’un tout narratif. C’est un super travail, qui, on l’espère, donne d’autant plus de force à la musique que nous avons écrite pour ce nouvel opus.

Si nous sommes 95% mortel, que représentent les 5% restants ?

GLB Cette question du pourcentage nous amuse beaucoup. Le monde actuel et ses changements brutaux créent chez nous autres, humains, une sorte d’angoisse sourde et une impression de solitude, d’isolement et d’impuissance face à un avenir qui parait sombre. 5%, c’est cette probabilité - faible on est bien d’accord - pour que les choses se déroulent bien, c’est la réponse que nous sentons face à la crise actuelle. Ce spectacle tente de démontrer les probabilités minimales qui nous poussent à la curiosité et à l’ouverture, en espérant que quelque chose de beau puisse sortir du contact avec l’autre. 5% c’est faux, aussi, Et ce spectacle tente de le démontrer. On aimerait se donner du courage, se faire sentir qu’on est innombrables, nous les humains, que 95%, c’est nous, en fait, et que toute cette masse peut faire changer les choses vers un futur plus souriant que ce que l’on peut penser. On essaie d’y croire, en fait. Et même plus, on aimerait tenter une contagion. Une contagion sociale d’enthousiasme généralisé.

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