Olivier Germser, directeur artistique de Tango Sumo
Interview réalisée en mars 2004 lors de la résidence de Tango Sumo au fourneau
Comment est né le spectacle Tango Sumo ?
Tango Sumo est né il y a 3 ans en coproduction avec le Fourneau. Au départ, c’est la rencontre avec Sébastien Braux et Saro, un danseur d’origine cambodgienne. Je voulais briser l’évidence du duo dans un ring donc c’était un trio. Puis finalement, Saro est parti très vite donc on s’est retrouvé à deux. On a alors créé un duo d’une trentaine de minutes, qu’on a tourné 3 ans. On a fait une centaine de dates, on a voyagé un peu partout en Europe. C’est un spectacle qui est né en 2001 au Mai des Arts de la rue à Saint Thegonnec. Et puis au bout de 3 ans une espèce de lassitude s’est installée parce que le ring est un décor en fer forgé monumental qui fait plus d’une tonne avec les gradins et on s’est dit que ça valait le coup d’écrire encore dans ce décor.
L’objectif de cette résidence au fourneau est donc de faire évoluer le spectacle ?
En fait, il y a une nouvelle version du spectacle qui est née à Pantin le 24 janvier. En décembre 2003, j’ai invité 2 nouveaux danseurs, je suis le seul restant de l’ancienne équipe. On a travaillé pendant 30-40 jours sur une version à trois, retour aux origines. J’ai donc travaillé avec Thomas et Olivier et on a créé une pièce plus longue de 40-45 minutes. On a dansé dans une salle mythique à Paris, ça s’est très bien passé, on a vendu 10 spectacles dans la soirée. Après on s’est un peu lâché, parce que ce sont des intermittents du spectacle, ils ont beaucoup de choses à faire. Ca fait donc un mois et demi qu’on ne s’est pas vu, qu’on n’a pas travaillé et on s’est dit on va voir les copains au Fourneau pour relancer le trio, offrir une représentation de façon à bien le lancer avant la tournée puisqu’il nous attend 40 spectacles.
Le ring constitue la scène, pourquoi avoir choisi de faire évoluer les danseurs au sein de cet univers mi-clos ?
Depuis longtemps, je me suis intéressé aux rapports que peuvent avoir les hommes dans la danse, un mélange de tendresse et de férocité, sans du tout avoir envie de parler d’homosexualité. Mais j’ai écrit il y a longtemps déjà des duos d’hommes un peu musclés, un peu virils avec des rapports d’équilibre de force, d’équilibre de puissance. Je sortais de 4 ans de tournée phénoménale avec un duo avec mon ex-femme et j’avais envie de complètement autre chose. J’ai eu envie de bosser avec un mec pour voir ce que ça donne. Ça donne donc un mélange de danse-combat, il y a des éléments de capoeira, d’acrobatie. On peut reconnaître parfois une inspiration martiale.
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