Joyeuses retrouvailles avec la cie Rouge Elea
La compagnie Rouge Elea a investi pour la seconde fois le collège Victoire Daubié de Plouzané du lundi 22 mars au mercredi 7 avril 2021 pour faire suite aux premiers ateliers réalisés en janvier 2021.
Lire le reportage des ateliers de janvier
Deux classes ont poursuivi leur initiation au trapèze et à la philosophie, épaulées par Carla Farreny, trapéziste et Aurélie Armellini, philosophe membre de l’association Les araignées philosophes, alors que deux autres classes se sont mises en mouvement en créant de véritables chorégraphies de « la joie », avec Corine Cella, directrice artistique et Ander Fernandez, auteur et musicien.
L’équipe artistique a également travaillé à la création de son spectacle pour l’espace public On est là ! Tout va bien au sein du gymnase à proximité du collège.
Trapèze et philo : le parfait combo
Deux classes de 5e ont profité de la présence d’Aurélie et Carla pour parfaire leur apprentissage de la suspension initié au mois de janvier. Le corps et l’esprit des élèves ont été sollicités à tour de rôle lors de cette seconde semaine.
Les élèves ont, dans un premier temps, visionné un extrait du reportage sur le travail de l’artiste Chloé Moglia élaboré par la chaîne ARTE. Cette circassienne de la compagnie Rhizome est une experte dans son domaine, l’art de la suspension. Elle mène également un travail d’analyse sur sa pratique et aime à décrire ce qu’elle ressent lorsqu’elle lévite entre terre et ciel.
De quoi inspirer les philosophes en herbe qui ont, dans un second temps, eu pour mission de rédiger par groupe de deux ou trois, l’histoire d’une femme suspendue dans les airs. Quelques consignes et conseils plus tard, les textes révèlent de nombreuses perles de sagesse :
"Je fuis les problèmes, l’agitation, le monde réel. Ce que je fais est irréel mais je m’y accroche plus qu’à la vie !
Je crains les gens, je crains la vie, les regroupements. Je ne suis personne : une feuille de lierre parmi le vent. Un bout de nuage qui ne comprend rien !
Je cherche seulement la liberté, des réponses à mes questions. Je risque de m’enfoncer mais j’ai le courage de décoller, d’essayer ! Je dois m’y accrocher, c’est obligé, plus qu’à la vie.
Je ressens de la joie : le dépassement de soi, la découverte. Je vole !
Je ressens la liberté et les problèmes s’écrasent.
C’est toute ma vie : j’ai confiance, je souffre, les beaux temps sont mes ressources. J’adore cette joie quand je m’accroche pour ne plus jamais lâcher. C’est un ultime brin de paille auquel je m’agrippe. Sous un ciel immense d’où le soleil envoie des rayons lumineux. Où je suis épargné de tout. Où je suis la nature. Ce brin de paille, je m’y agrippe, je m’y accroche, pour donner un sens à ma vie !"
Un des nombreux textes réalisés par les élèves en atelier philo. Seules consignes : inventer l’histoire d’une femme qui se suspend, intégrer deux mots parmi ceux que les élèves ont donné après le visionnage du reportage ainsi qu’une phrase d’un poème ou d’un des textes proposés par Aurélie.
Ces textes ont été enregistrés par la suite, puis diffusés lors des chorégraphies inventées par les collégien.ne.s sur la base des figures apprises auprès de Carla. De véritables spectacles laissant parfois les intervenantes sans voix.
Danse et création de personnages : un terrain de jeu propice à la joie
Du côté des ateliers menés par Corine et Ander, c’est tout un programme de création qui se dessine. De jour en jour les élèves sont amené.e.s à réfléchir collectivement et individuellement. Chaque jeune invente son personnage, lui trouve un surnom, une particularité , un objet personnel qu’il.elle porte toujours avec lui.elle, une faiblesse aussi.
Chaque personnage est fictif mais a quelque chose en commun avec "son créateur, sa créatrice" et bien entendu il.elle provoque la joie grâce à un super pouvoir de son choix. Sur la base de mouvements inventés par les élèves en janvier 2021 autour de la joie, chaque personnage se voit attribuer une manière de se déplacer et de rester statique. Cela fait, il s’agit de définir collectivement, les espaces inspirant de la joie à l’intérieur et autour du collège. L’objectif : réaliser des vidéos des chorégraphies créées par les élèves avec l’aide des artistes. Le résultat est étourdissant.
Ces moments de partage intense ont développé davantage la complicité entre les artistes et les élèves qui se sont quittés sur une promesse de retrouvailles le mercredi 7 avril autour d’un fort au collège. Malheureusement, les mesures annonçant la fermeture des établissements scolaires du 6 au 30 avril n’ont pas permis à l’ensemble de la communauté éducative de découvrir le travail que la compagnie Rouge Elea a pu mener en résidence de création dans le gymnase, bien qu’un report soit envisagé à la rentrée 2021-2022.
Documents joints
- 5_a_textes.mp4 (MPEG4 – 2.3 Mio)
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