Des robots au collège : Bivouac est de retour à Plouzané !
La semaine dernière, le collège Victoire Daubié accueillait les artistes Benjamin Lissardy et Nicolas Sannier durant une semaine de résidence de médiation autour de la création Lemniscate. Du 6 au 10 février, les deux artistes de la compagnie Bivouac sont intervenus auprès de la centaine d’élèves de 5ème. A raison d’une journée par classe, les adolescent·es ont pu profiter d’ateliers pensés comme une immersion dans le quotidien d’un·e artiste en création. Une deuxième étape réussie pour ce projet qui conclura trois ans de partenariat entre le collège de Plouzané et Le Fourneau.
Le collège s’agite ce lundi matin. Certes, les vacances approchent, mais pour les 5ème, il s’agit surtout d’une semaine de jumelage qui commence. Toujours attendus avec impatience, ces rendez-vous promettent de belles découvertes pour les collégien·nes. Cette fois-ci ne fera pas exception puisque Benjamin Lissardy, artiste circassien et co-créateur de la compagnie Bivouac, et Nicolas Sannier, acrobate-danseur sur la création Lemniscate sont présents au collège pour accompagner les élèves dans une plongée en plein cœur du processus de création.
Un temps convivial pour commencer la journée
"Le moment du café reste un temps d’échange autour de la création". Les deux artistes ont pensé cette semaine comme une immersion dans le quotidien de la création. Partageant parfois des semaines de travail, Benjamin explique que, même durant les temps informels, la création reste au centre des conversations. À défaut d’un café, ils accueillent donc les classes avec un temps convivial et du jus d’orange pour amorcer les échanges. Divisés en plusieurs groupes, les élèves doivent maintenant trouver un nom de compagnie et un thème de création. Tous et toutes se rendent progressivement compte que ce n’est pas un choix anodin et chacun·e joue le jeu de cette mise en situation. Les identités s’affirment rapidement au gré des conversations.
Le robot au cœur de la démarche artistique
Le thème, quoique libre, reste soumis à une contrainte : durant cette journée, chaque groupe devra proposer une création en lien avec un petit robot. En amont de la semaine de résidence, les élèves ont été initié à la programmation informatique par M. Jaouen, professeur de technologie, et savent désormais comment indiquer à l’objet certaines commandes qui pourront par la suite nourrir leur proposition scénique. Petit à petit, chacun·e s’approprie ces connaissances acquises en classe et imagine comment relationner avec ce petit personnage.
Un espace évocateur et adapté
En arts plastiques cette fois, toujours accompagné·es par leur professeure Déborah Le Guirinec, les élèves ont été invité à dessiner des formes inspirées par les notions d’espace et de temps : illusions d’optique, galaxies... Ces schémas nourrissent maintenant des formes simplifiées tracées sur le sol au scotch. Elles déterminent l’espace scénique et permettent de guider la circulation du robot et de rythmer l’approche corporelle qui s’y ajoute.
Une partition qui se veut aussi musicale
Quelques élèves de 3ème se sont également essayé·es à la création sonore, orchestré par leur professeur de musique M. Perrochon. À partir de sons enregistrés sur la structure, ils et elles ont recréé de multiples compositions robotiques et futuristes. Le mardi matin, quelques un·es sont venu·es présenter ce travail à une classe de 5ème, permettant aux groupes, s’ils le souhaitaient, de s’en emparer pour leur spectacle... La démarche est complexe, les résultats sont diversifiés et on reconnait les doux bruits mécaniques de l’impressionnante Lemniscate.
Du cirque et du danger
Technologie, musique, arts plastiques... Toutes ces matières scolaires ont constitué une base solide à l’arrivée des artistes. Pourtant, cette semaine de médiation a voulu aller au-delà du cadre scolaire. La présence de Benjamin et Nicolas a permis aux élèves de dépasser leurs limites, d’explorer de nouvelles envies, d’aborder des sujets qui les touchent et de s’approprier les matières scolaires à travers un prisme sensible. Avec des outils comme le cirque et la danse, la prise de risque se joue eu sens propre comme au figuré : les élèves ont engagé leurs corps dans la création. Malgré la complexité de l’exercice, les artistes en herbe se sont découvert·es. Avec bienveillance, humour et une pointe de défi, le lien entre les deux intervenants et les collégien·nes a produit un florilège de belles créations.
Une sortie de chantier
Mais au-delà pourtant de la création, il a été question de constater l’avancée d’un processus. Le vendredi après-midi, chaque groupe a donc pu faire état de son travail de la semaine à une classe de 6ème et à une partie du personnel de l’établissement. Ce temps de restitution a été l’occasion pour le public de se rendre compte du travail que représente une création, et de saisir l’importance de l’immersion dans ce processus.
Les élèves quittent l’établissement avec le sourire, le personnel et l’équipe pédagogique est ravie de voir les enfants enchanté·es... L’objectif est atteint : la perception du travail d’artiste a bel et bien évolué. Afin de conserver le lien avec la création en cours Lemniscate et d’approfondir ce nouveau rapport au processus de création, des petit·es reporters, encadré·es par Mme Person, professeure d’espagnol, ont été choisi dans chaque classe pour correspondre avec Benjamin au fil des futures résidences. Cet échange permet de garder un contact avec la compagnie en vue d’un dernier temps de médiation qui sera suivi de la première en Bretagne de la création Lemniscate le 16 juin !
En savoir + :
– sur le processus de création de la compagnie Bivouac
– sur la première étape de résidence de Bivouac au Fourneau
– Découvrez le site de la compagnie
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