Nadine Guinefoleau, directrice artistique
La parole à Nadine Guinefoleau, directrice artistique
Vous définissez D’Arbre en Arbre comme une “installation spectacle”, pouvez-vous nous en dire plus ?
Nadine Guinefoleau : D’Arbre en Arbre est un format de spectacle hybride, comme la compagnie aime les imaginer. Nous sommes à la croisée de plusieurs champs artistiques : création d’un long métrage en direct, musique live, scénographie immersive et vivante, écriture de l’espace avec nos flammes,…
Nous invitons notamment sur ce projet un artiste peintre qui fera naître ses images en temps réel, sous les yeux des spectateurs, une musicienne violoncelliste, des constructeurs et constructrices machinistes qui inventent et donnent vie à des structures étonnantes, des artistes connaissant notre flamme et sachant la croiser avec la projection et la circulation du public.
L’idée est de faire vivre aux spectateurs cette expérience poétique, hors du temps, et autour des arbres. Nous gardons l’envie de les accompagner dans un espace public, un espace commun où chacun et chacune pourra choisir son rythme, son parcours, à la nuit tombée, éclairé par nos flammes.
Les spectateur·rices du Fourneau ont croisé votre route avec Par les temps qui courent… et Installations de feu, que leur diriez-vous de cette nouvelle création ?
NG : D’Arbre en Arbre se veut comme une promenade nocturne dans notre forêt, nous invitons le public à lever la tête, ouvrir l’œil, tendre l’oreille. Avec les matériaux qui sont les nôtres, il s’agit de porter l’attention sur ces complices du quotidien, rappeler le fragile équilibre du vivant. Nous souhaitons questionner notre rapport aux arbres et à travers eux notre rapport à l’autre. Finalement ce sont des questions qui nous animent depuis longtemps, et les réponses évoluent. Nos projets d’Installations de Feu et Par les temps qui courent... sont évidemment aussi imprégnés de ces questionnements.
Après 25 années d’expérimentations lumineuses, Christophe Prenveille, codirecteur artistique de la compagnie, vous a transmis la direction artistique. Comment reprendre le flambeau sans éteindre l’étincelle ?
NG : Avant son départ, Christophe et moi avons co-dirigé la compagnie, à trois puis tous les deux, je garde donc le flambeau et nous avons structuré différemment la compagnie à cette occasion. De nouveaux visages sont arrivés avec cette même envie de partager ce projet ! Je pense qu’elle vient de là l’étincelle : cette envie de partager ce projet de compagnie. En tous cas pour nous il y a quelque chose de cet ordre ! J’ai la chance d’avoir grandi dans cette compagnie, d’y avoir vécu des choses qui seraient irréalisables aujourd’hui, pas inimaginables mais irréalisables !! Et de là aussi s’est nourrie l’étincelle : pour que d’autres comme moi puissent avoir la chance de voir, de vivre, ce que j’ai eu la chance de partager ! Et pour cela, investir l’espace public, le défendre, ne pas laisser notre espace de création se rapetisser, il y a urgence.
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