Anne Jourdain et Adrien Desthomas, co-fondateurs de la compagnie Les 3 Valoches
Interview pour le Livret de bord juillet-décembre 2019
Qui sont Les 3 valoches, en quelques mots ?
Depuis 2010, nous travaillons autour de deux axes forts : le théâtre de rue et le spectacle très jeune public. La compagnie en est aujourd’hui à sa 7e création. Nous sommes attachés à la notion de transmission et de partage, nous peignons puis dépeignons les grandes scènes de la vie au travers des toutes petites choses du quotidien.
Cet été, ce sont les premiers pas de Marche et (c)rêve, une création soutenue par le réseau RADAR*. Pouvez-vous nous raconter la genèse de cette aventure ?
C’est parti de notre envie de réinventer notre héritage familial : petits-enfants de maraîchers. Nous souhaitions mettre au goût du jour nos souvenirs d’enfance, se rappeler de la gouaille des voisins de stands, de l’autorité du placier et de la face cachée du marché. Notre quotidien professionnel et personnel est aussi abordé, comme couple à la vie et à la scène. Tous deux habitants d’un territoire rural, nous nous questionnons sur ses contradictions, sa rudesse et la poésie qui en découle. À force de rencontres mais aussi en mettant la main à la bêche et en cultivant nos jardins, c’est une expérience humaine ancrée dans le réel agricole que nous avons voulu raconter. Le métier de la terre transmis d’un père à un fils, Régis, a été notre point de départ. Puis nous l’avons contrarié avec l’arrivée de la figure d’Agnès qui impose ses convictions écologiques à son époux. Leurs différences de points de vues sont le reflet d’une dualité sociétale contemporaine entre l’agriculture biologique et conventionnelle.
Quelle histoire de marché va nous raconter Marche et (c)rêve ?
C’est un jour de marché comme les autres ou presque, car aujourd’hui Régis et Agnès Dubon, jeunes agriculteurs, viennent y étrenner leur nouvelle remorque. Ils vont monter en direct leur nouveau stand. Le temps du spectacle est celui de l’avant-marché, celui de l’installation, avant l’arrivée du client, le dessous de l’iceberg…
*RADAR : Réseau d’Accompagnement Des Arts de la Rue en Bretagne
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