Jeux de mots et d’images poétiques avec la cie Bigre
Ateliers Ouscrapo et MotBoggan à la maison d’arrêt de Brest
Du 27 novembre au 2 décembre, les artistes Bertrand BOULANGER, alias Meu, et Quentin PREAUD alias Pr. Draw-Draw, ont fait étape en Finistère pour distiller leur poésie et mêler leurs imaginaires autour de deux OPNI (Objets Poético-ludiques Non Identifiés) : l’OuSCRAPO, Ouvroir de SCRAbblologie POétique, et le Mot-Boggan, jeux collaboratifs invitant à créer des mots, des images et leurs définitions.
Dans le cadre d’un partenariat entre Le Fourneau et la Ligue de l’Enseignement 29, les artistes ont mené des "ateliers d’écritures illustrées, ludiques & imaginaires" au sein de la maison d’arrêt de Brest.
Au fil des jours se sont inventés, avec l’OuSCRAPO, des mots qui n’existaient pas encore, et avec le Mot-Boggan, des historiettes fabriquées, sur le principe du cadavre exquis.
Au cours des ateliers, les participants ont pu illustrer les mots et phrases inventés, et imprimer des cartes à jouer avec le "Lasagnographe", sorte de presse portative inventée par le professeur Draw-Draw.
C’est dans un climat de confiance mutuelle qu’ont eu lieu les échanges particulièrement fertiles avec les détenus de la maison d’arrêt, donnant naissance à un monde lexical et visuel fantasmagorico-poétique.
A travers les cartes du Mot-Boggan, genre de jeu de 7 familles poétique, les participants ont joué à mélanger des morceaux de phrases et des mots pour créer des images poétiques :
"Le livre volant, ce personnage illuminé qui nous ferme les portes dans la société, sortira dans les cœurs avec une application magique si nous nous oublions."
"Les yeux, ces ballons qui sautent de flaques en flaques d’un monde lumineux
tomberont dans le cosmos, sans passe-partout pénétrant si ils voient rouge."
"L’amertume, ce sac à dos qui questionne sous le panorama,
éternuera son voisin avec une sensation magique si elle souffle un pissenlit."
"Miséricorde, cette vilaine qui rumine dans le plaisir, ouvrira ces lucarnes
avec l’obscurité maléfique si le facteur ne passe pas."
Avant de se quitter, les participants ont fait une dernière partie d’OuSCRAPO afin d’étendre encore complicité lexicale et vocabulaire ouscrape.
Une bien belle manière, comme l’explique Bertrand Boulanger, de "décoloniser l’imaginaire, certes, mais aussi de s’inventurer* ensemble, en guirlangue*..."
Au cours de leur séjour finistérien, les artistes de la compagnie Bigre ont également ouscrapé à la médiathèque des 4 moulins, et au festival Moi les Mots de Landivisiau.
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