19h12 – Sur le parking de la bibliothèque de Querrien, sous les branches d’un grand arbre qui la protège à peine du crachin qui continue de s’abattre sans pitié, Anne Sybille Couvert se prépare à émerveiller le public avec un conte africain de sa propre invention. Décor approprié pour cette bibliothécaire de formation, conteuse amatrice et débordante d’enthousiasme à l’idée de nous faire découvrir sa passion pour la culture africaine, développée en voyage organisé. Avec son boubou et ses instruments, souvenirs dudit voyage, elle va narrer, mimer et danser l’histoire d’Attifa, petite fille africaine originaire du village de Yambolé. Le tout entrecoupé d’anecdotes.

Mais attention, oreilles chastes et ennemis du second degré s’abstenir ! Sous des dehors bonhommes et un sourire tout de miel, Anne Sybille accumule maladresse sur dérapage xénophobe. Tout le monde y passe, des Africains aux Italiens en passant par les instituteurs. Cette parodie de conte africain devient alors une parodie de la conteuse à travers l’exploration des lieux communs, racistes et autres, si gros qu’il devient impossible de ne pas rire de leur absurdité. Petit à petit, les sourires gênés et les rires se libèrent et quand vient la fin du spectacle, le public, venu en nombre malgré la pluie, se laisse même convaincre de se prêter à un peu de mime. Et si tout le monde ne ressort pas convaincu de sa prestation, qu’à cela ne tienne. Anne Sybille Couvert n’en reste pas moins la preuve qu’on peut combattre l’ignorance par l’humour.