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De chair et d’os [Artistes associé·es 2021-2024]

"24h avant demain", une aventure inédite à l’échelle de Brest

Reportage officiel

Les vendredi 12 et samedi 13 avril 2024, De chair et d’os ont donné 24h avant demain, une aventure inédite à l’échelle de Brest. À travers sept personnages fictifs reliés aux sept quartiers de la ville, 21 rendez-vous secrets et plus de 200 Brestoises et Brestois impliqué·es, les artistes associés au Quartz et au Fourneau nous ont offert une plongée dans la ville telle que nous ne l’avons jamais vue ! Revenons sur cette proposition artistique hors du commun, unique, qui a fait vibrer des centaines d’habitantes et d’habitants.

24h avant demain, c’était quoi ?

24h avant demain, c’est avant tout le fruit d’une association : celle d’une équipe artistique, De chair et d’os, avec Le Fourneau et Le Quartz, deux structures emblématiques de Brest toutes deux traversées par une phase de mutation. D’un côté, le Centre National des Arts de la Rue avec son déménagement du port de commerce aux Ateliers des Capucins ; de l’autre, la Scène nationale de Brest et son chantier de restructuration. Au-delà d’un calendrier parallèle, un désir commun est né : celui de placer cette phase de transition sous le prisme et le regard d’un même accompagnement artistique.

C’est ainsi que, de 2021 à 2023, Jonathan Macias et Caroline Melon ont réalisé des séjours immersifs en territoire brestois qui leur ont permis de découvrir la ville, ses lieux en transition, ses quartiers marqués par l’histoire et ses habitant·es. Chacun de leur passage a été l’occasion de récolter une matière, à la fois sonore et photographique.

Les résidences à Brest de De chair et d’os s’écoutent, se lisent et se regardent. Rendez-vous sur le site lesreportagesdufourneau.com pour découvrir ou redécouvrir le travail mené par ces deux artistes associé·es.

Après deux ans et demi d’immersions et de pérégrinations, une création unique et sur-mesure voit le jour : 24h avant demain, une aventure inédite qui a invité Brestoises et Brestois à vivre des expériences dans les recoins mystérieux de la ville.

Le Comptoir, cœur battant et épicentre

Situé à l’intérieur des Ateliers des Capucins, le Comptoir était à la fois une billetterie, un pôle d’information et le point de départ de l’histoire.

Véritable cœur battant et épicentre de 24h avant demain, il est devenu, au fil des jours, un lieu de vie et de rencontres, à commencer par celle avec Jérôme Rouger, le "gardien des clefs".

Du jeudi 11 au samedi 13 avril, le comédien de la compagnie La Martingale accueillait à bras ouverts quiconque se présentait. Il avait pour mission d’expliquer l’événement aux curieux·ses et d’orienter les égaré·es : "Le principe est simple : choisissez le personnage qui vous fait vibrer, ou bien le titre de l’expérience qui vous plaît ou encore l’heure qui vous convient et laissez-vous guider à travers la ville !".

Des personnages, il y en avait sept : Simon, la quarantaine, vit à Saint-Marc avec son mari et leur enfant. Nawal, célibataire de 32 ans, vit aux Quatre-Moulins et travaille au commissariat Rive Droite. Nico vit avec sa famille à Lambézellec depuis qu’il a quitté Paris en 2021. Morgane, coiffeuse de 44 ans, vit à Saint-Pierre et adore la batchata. Elsa, militaire dans la Marine de 25 ans, profite de la vie nocturne brestoise dès qu’elle le peut. Quant à Léo, adolescent de 15 ans, il vient d’arriver dans un foyer après une énième expérience douloureuse en famille d’accueil. Enfin, il y a Patrick, le soixantenaire qui vit à Bellevue avec sa femme et ne se plaint jamais d’être fatigué malgré un rythme de vie effréné.

Un bref portrait de ces personnages est présenté au public. Généralement, l’identification à tel ou tel profil oriente le choix des spectateur·rices. Après tout, c’est la seule accroche possible étant donné le mystère autour de ces rendez-vous...

Aux abords du Comptoir se tenait une grande "carte récit", support mémoriel de cette aventure inédite. Jérôme en était le gardien, le garnisseur, celui qui s’assurait qu’elle s’étoffe au rythme des jours, des rendez-vous, des témoignages, des traces.

Les points de rendez-vous

Famille, ami·es, couples, une majorité de brestois·es, mais aussi quelques touristes désireux·ses d’apprendre à connaître cette ville chargée d’histoire… Nombreux·ses sont les curieux·ses à se retrouver dans les différents points de rendez-vous.

Accueillis par des guides, incarnés par des élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Brest Métropole qui brandissent des pancartes numérotées pour plus de visibilité, toutes et tous se questionnent sur la tournure que va prendre ce rendez-vous. Où vont-ils aller ? Que vont-ils découvrir ? Des questions bien sûr sans réponse pour l’instant, puisque le mystère est volontairement gardé jusqu’au bout.

Une fois l’ensemble des spectateur·rices présent·es, le guide se présente, évoque son lien avec le personnage. Au rythme d’une déambulation dans les rues de la ville, les premières lignes de son portrait se dressent.

La découverte de lieux cachés et insolites

Après quelques minutes de marche, le guide s’arrête au coin d’une rue, devant une porte habituellement fermée, face à monument qui n’a peut-être pas livré tous ses secrets.

Généralement dans le plus grand silence qui s’impose de lui-même avec le privilège offert par cette opportunité, le public entre dans un salon d’appartement, une mythique chambre d’hôtel, une grève insolite, les sous-sols d’une église ou encore les coulisses d’un théâtre.

Là, un·e complice prend le relai et guide le petit groupe jusqu’à sa destination finale : la rencontre avec une mémoire vivante.

Des rencontres, des expériences et des récits de vie

Les mémoires vivantes sont des habitant·es de Brest. Ils ont toutes et tous pour point commun d’avoir quelque chose à dire, partager, à transmettre. Une histoire de famille, un morceau de vie, une expérience personnelle.

À l’image de Sylvain, fils d’un officier sous-marinier dans la Marine Nationale, qui a raconté les départs en mer de son père et l’usage des "familygrams", ces quelques mots envoyés par les familles aux sous-mariniers, au cœur du Cercle Naval. Il y a aussi Hélène, assistante du service relations publiques du Quartz, qui a révélé ses étonnantes premières expériences en tant que costumière au sein de cette institution brestoise. Ou encore, Elisabeth, très investie dans la vie de son quartier, celui de Bellevue, et qui nous raconte son quotidien depuis qu’elle a quitté Paris pour s’installer ici.

À travers ses mémoires vivantes, le voile se lève. Petit à petit, les spectateur·rices comprennent le lien entre le personnage choisi et le lieu où ils se trouvent. Mais le rendez-vous ne s’arrête pas là. Le public est invité à participer à une action : collaborer à un patchwork collectif en réalisant un travail de couture guidé des élèves du lycée Lesven, cuisiner un plat dans les cuisines du Fourneau aux côtés de Philou, ajouter sa musique préférée sur une playlist au Vauban ou encore retrouver des ouvrages dans la Médiathèque de Bellevue.

À la sortie de chaque rendez-vous, l’émotion se lit sur les visages. À la question "en un mot, comment décririez-vous ce que vous venez de vivre ?", les réponses pleuvent : "témoignage vibrant", "concept surprenant", "propos intéressants", "expérience palpitante"... À l’unanimité, brestois·es et visiteur·euses de passage ont apprécié la découverte ou la redécouverte de cette ville.

Le dénouement

Pour connaître le dénouement, la fin de l’histoire, De chair et d’os a donné rendez-vous à chaque participant le samedi 13 avril à 19h03 sur la Place des Machines aux Ateliers des Capucins.

Assis autour de grandes tablées, spectatrices et spectateurs ont recollé les morceaux ensemble, échangé sur leurs expériences respectives, le tout en buvant une bolée de cidre et en savourant le millefeuille brestois, une recette unique pour un événement qui l’était tout autant, créée par le cuisinier Sébastien Durand.

Face à la "Carte récit", Caroline Melon, Jonathan Macias et Jérôme Rouger sont revenus sur les images de ces dernières 24h, sur les différents récits, les mystères dévoilés, les révélations tempétueuses.

Réza Salami, adjoint au maire de Brest chargé de la culture, a salué la pertinence de 24h avant demain par un discours. Immortalisée par Prévert dans Barbara, croquée par Paul Bloas, incarnée par Miossec, Brest, ville palimpseste par excellence, a également été arpentée, sillonnée, décortiquée par celles et ceux qui l’habitent et l’animent.

Une dernière marche vers le belvédère Cesaria Evora pour un dernier instant partagé. Public, équipes organisatrices, guides, complices, partenaires... toutes et tous étaient réunis pour un grand final guidé par les mots de Jérôme Rouger.

24h avant demain, c’était...

En quelques chiffres...
 2 ans et demi de création rythmés par 8 résidences brestoises pour De chair et d’os entre 2021 et 2024
 2 structures, Le Fourneau, Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public, et Le Quartz, Scène nationale de Brest
 plus de 300 personnes impliquées parmi lesquelles 26 complices, une dizaine de bénévoles sur des missions logistiques, une vingtaine de guides élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Brest Métropole, 25 mémoires vivantes, 49 choristes de la chorale du Pilier Rouge, 6 danseurs du Cercle Celtique, 14 salarié·es du Fourneau, 40 salarié·es du Quartz, l’équipe de la Médiathèque, celle des Ateliers des Capucins... La liste est longue mais elle est consultable ci-dessous !

Générique de "24h avant demain"

En savoir plus

 Les photos de ce reportage sont de Tangi Le Bigot, accompagné de Jeanne Barrat et de Dominique Racapé. Découvrez l’entièreté du portfolio de 24h avant demain
 Consultez la page dédiée à la création 24h avant demain

Diaporama

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Le Fourneau

Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace public en Bretagne

11 Quai de la Douane

29200 Brest

Tél. 02 98 46 19 46

www.lefourneau.com


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