10h. Les comédiens arrivent, « Messieurs dames, la cour ! ». Nous nous levons tous, l’audience est ouverte. Nous allons passer quatre heures dans ce tribunal à ciel ouvert. Quatre heures d’affaires, comme pour de vrai.

Perrine Faivre prend la parole. Journal de bord à la main, elle nous raconte son stage auprès de Claire Rivière, une avocate qui deviendra son héroïne. 14 mois, 12 semaines et 480 heures à la suivre dans différents tribunaux. Plus d’un an en immersion à observer, essayer de mieux connaître, de comprendre. Une plongée dans le monde judiciaire en suivant le quotidien de Claire.

Alliant théâtre, musique, arts plastiques, danse , une dizaine d’ interprètes incarnent tour à tour avocats, juges, badauds, prévenus ou policiers. Ils et elles mettent en scène la vie d’un palais de justice où réalité et fiction s’entremêlent.

Nous passons du tribunal administratif à celui pour enfants, de la cour d’appel à une audience correctionnelle, d’une journée de formation des avocats à une autre de manifestation. Nous rencontrons des coupables, des victimes, des bourreaux et des innocents. Nous regardons ceux qui nous défendent. C’est varié, surprenant, drôle, étonnant, émouvant. C’est du vécu !

Le ballet des robes noires, l’avocat qui rentre dans la bataille, le rythme effréné des audiences, les histoires qui tordent le ventre, les manifestations ratées des avocats, la décrédibilisation des forces de l’ordre et de l’accompagnement éducatif, l’impartialité de la presse remise en question, les mesures coercitives pour contraindre les jeunes à ne pas manifester... c’est une valse de situations toutes aussi captivantes les unes que les autres. La mise en scène est insolite et originale, le rythme intense, les personnages persuasifs, le jeu des acteurs et danseurs excellent.

Déjà la fin de l’expérience, les quatre heures ont passé tellement vite !