"Fleurir les abîmes" Claire Ducreux
Les carnets de la Chimère # 4 Clohars-Carnoët, Mercredi 28 août
J’ai repris mon envol en direction de Clohars et je me suis plongée dans le grand océan de mes origines afin de me rafraîchir tant il faisait chaud.
Ensuite, je me suis installée face à l’île de Groix, devant un étrange arbre, peu feuillu, en écoutant tantôt une mélodie espagnole, tantôt un air de saxo ou un autre de piano…
Ces instants paisibles ont été, un temps, rompus par l’arrivée massive de spectateurs avides d’instants magiques, de douceur et de poésie …
L’entrée en scène de l’artiste a très vite ramené tout ce beau monde au silence, à l’écoute et à la contemplation…
Claire Ducreux, toute en sourire, s’inquiète des mauvaises nouvelles du monde et voudrait créer un arbre de douceur.
Vêtue d’un long manteau et d’un bonnet, telle une vieille femme, elle promène une chaise, elle embrasse des spectateurs, elle parle à sa chaise comme à un animal de compagnie. Elle échange également avec l’arbre qui semble l’inviter à grimper sur son tronc. Reggiani l’accompagne d’un texte qui dit : « J’aime tant le temps qui reste… »
Elle entraîne une fillette dans ses évolutions. Celle-ci se prend timidement aux jeux et toutes deux nous offrent un beau moment de fraîcheur.
Le manteau tombe. Claire, seule, joue ensuite avec le vent et se joue de lui. Les feuilles bruissent quand elle s’enroule au tronc pour quelques moments d’élégance et de grâce…
Plus tard, c’est un jeune homme qu’elle entraîne dans sa chorégraphie et ses jeux sur un air d’accordéon, là encore, une belle complicité s’installe.
Des chants et des cris d’oiseaux l’interpellent et l’alertent qu’un nid est tombé de l’arbre. Claire se met à grimper et cherche la meilleure approche pour remettre le nid à sa place. Les oiseaux semblent la guider pour qu’elle monte toujours plus haut…
Elle est magnifique, étendue sur sa branche. Les oiseaux l’acclament.
Un piano joue, je crois reconnaître Avec le temps de Léo Ferré, ce temps qui passe, inexorablement…
Claire voulait nous faire partager des sensations, de la tendresse, de la solitude, elle a merveilleusement réussi, c’était un enchantement. J’ai vu cet arbre de la douceur dont elle parlait en introduction. Puisse le monde changer comme elle le souhaite si ardemment !
J’ai entendu des applaudissements nourris et même de nombreux bravos criés.
Je vais vous faire une confidence car vous ne m’avez sans doute pas vue : « C’est du creux de l’arbre que j’ai admiré Claire »
Chimèrement vôtre.
Documents joints
- dsc_3943_nef.zip (Zip – 16 Mio)
- dsc_3976_nef.zip (Zip – 15.8 Mio)
Répondre à cet article