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LES RIAS 2024

"Apocalypse" par Marzouk Machine

Les carnets de la Chimère # 11

Reportage officiel

Des êtres particuliers nous accueillent, étranges ou étrangers je ne le sais exactement, mais d’un monde autre assurément.
Le monde d’après l’Apocalypse.

Nous sommes là pour commémorer les 50 ans de l’Apocalypse, pour nous recueillir autour du mémorial des victimes, pour visiter "la musée" d’avant.

Les acteurs nous remercient d’être venus en costume d’époque.
Ils utilisent un langage propre à leur monde, celui d’après, un langage que je m’autorise à qualifier de "féminisé" : la béton considérée comme arme de construction massive, la pétrole dont la pénurie de 2025 a entraîné les grandes famines de Paris, de Monaco... , la vieille lampadaire siamoise...
Ces êtres sont très gentils, ils se respectent : "Je t’aime et vive la terre !", "Rien n’est à personne, tout est à tous !"... Ils partagent l’eau et la boivent à la goutte...
Ah mais, ils utilisent des esclaves. Bizarre !

Je ne suis pas forcément à l’aise dans mes baskets écailleuses et plumesques. Je m’amuse bien sûr, je ris mais, simultanément, je sens que mes arêtes commencent à se glacer : Comment a-t-on pu en arriver là ?
Quand a eu lieu le basculement ? Le débat s’installe : révolution industrielle, colonisation, Moyen-âge, fin du nomadisme ...?
Je vois beaucoup de spectateurs humains autour de moi qui acquiescent, doutent, s’interrogent sûrement.
Une actrice tente une conclusion : "Il était trop tard depuis toujours !"

Que dire de la vie quotidienne d’avant, des années-confort, des surgelés, des voyages dans l’espace ?

Qui peut rester insensible à la scène du pique-nique sur l’aire d’autoroute et sur l’air de "Au soleil" ?
Ils ont retrouvé une "VO-ATU-RE" à Lorient et l’ont poussée en une vingtaine d’heures jusqu’à Baye.

Ils échangent, sur la voiture, la surconsommation, la décroissance...
Peut-on s’en foutre, rester insouciant ?
Doit-on s’inquièter, se bouger ?

Vont s’ensuivre une série de scènes, de situations, de chansons, amusantes certes mais, caustiques, dérangeantes, effrayantes peut-être et qui amènent au "Déclin"...
Pardon belle Planète bleue, pardon Terre chérie de mon coeur, pardon Lady Gaïa...
Qui a raison ? Qui a tort ? Y a-t-il une solution ? Doit-on se résigner ou réagir ? Les protagonistes se déchirent sur l’utilité ou l’inutilité du spectacle...
"On est tous dans la merde !", "Tu nous fous la trouille avec ton spectacle !", "Je n’ai pas la prétention d’avoir des solutions."

Doit-on être ange de l’espoir ou de l’action ?
Autant de questionnements et de justifications qui nous amènent à la chorégraphie et la remarquable chanson finale.

Applaudissements nourris, les gens ne se sont pas levés, ils l’étaient déjà !

La pluie n’a fait fuir personne, c’est tout dire, un grand bravo !

Je vais vous faire une confidence : j’ai adhéré à "Apéro d’accord mais révolution d’abord !"
Est-ce dû au rouge de mes écailles et de mes plumes ou à ma rougeur de confusion d’appartenir à ce monde ?

Chimèrement vôtre

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