Blanc neige sur rouge tuile
Cooperatzia, Le Chemin par le Collectif G.BISTAKI
C’est sous la neige que s’est ouvert le festival Dañsfabrik ce lundi 11 mars 2013 avec Cooperatzia, Le Chemin par le Collectif G.Bistaki.
Lundi 11 mars. 12h12. Hommes-tuiles et Hommes-sacs descendent du Tramway. Comme propulsés sous des rafales de neige dans cet espace inconnu et glacial.
Aux côtés d’Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication, les courageux, jusqu’alors réfugiés sous les abribus de la station de Tram Liberté, affrontent le froid et suivent le collectif sur la place de la Liberté.
Mercredi 13 mars. 19h12. Entre chien et loup, Hommes-tuiles et Hommes-sacs descendent du Tramway face à un public nombreux et emmitouflé appréciant une météo plus clémente.
Jonchée de tuiles rouges - sur le gris de l’esplanade – la place est le théâtre d’un parcours visuel qu’effectuent d’étranges silhouettes coiffées de tuiles et de sacs à main.
La tuile, objet et matériau incongru dans le paysage urbain brestois, tantôt amoncelée et brisée et tantôt soigneusement alignée, reconstruit l’espace quotidien, observateur invisible des allées et venues et des cheminements de milliers d’hommes et femmes. C’est le quotidien, tant dans ses gestes et dans ses objets que dans ses espaces, que Le Chemin singularise. Le geste quotidien est chorégraphié. Chien, oiseau, couvre-chef, arme, stèle... L’objet quotidien, sac comme tuile, se transforme, s’humanise, se réinvente ou même – sous les bottes – disparaît et se réduit en poussière.
Insérant humour et absurdité dans ce quotidien, Le Chemin révèle la présence humaine et les rapports – constitués d’actes violents, de jeux, d’entraide, d’obéissance, de rébellion, de répétitions, de rassemblements et de divisions - constitutifs d’un vivre-ensemble singulier, d’une curieuse micro-société.
Texte : Rowanna Turnbull
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