Une première Table commune pour réfléchir au vivre ensemble des Capucins
Vivre ensemble aux Capucins. C’est le sujet qui a été abordé, le jeudi 5 octobre à 12h32, lors de la première Table commune organisée sous le passage des Arpètes aux Ateliers des Capucins. Le but de cette démarche initiée dans le cadre de la Fabrique citoyenne et poétique par Le Fourneau, Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public et Passerelle, Centre d’Art Contemporain, est de poursuivre une réflexion autour de la vie au sein de ce lieu entre usagers des Ateliers. L’objectif de ce rendez-vous, donné chaque premier jeudi du mois, est également d’interroger les habitants sur le devenir et l’appropriation des mobiliers qui ont été imaginés par des artistes avec la complicité d’habitants, depuis plus d’un an.
Une cinquantaine de personnes étaient présentes autour de la table lors de cette première rencontre. Certaines avec un rapport quotidien au lieu, d’autres usagers du week-end, ou encore nouveaux arrivants brestois, curieux de cette démarche. Plusieurs associations brestoises étaient représentées, mais aussi l’UBO avec une vingtaine d’étudiants en Master Management du Spectacle Vivant, la Mairie de quartier des Quatre Moulins ou encore le service culture de Brest Métropole et la direction générale de la SPL (Société Publique Locale) Les Ateliers des Capucins. Un délégué de la société chargée du gardiennage et de la sécurité des Ateliers des Capucins participait également à la réflexion.
Lors du grand tour de table qui a débuté cette séance, chaque personne s’est attachée à exprimer oralement son rapport avec Les Capucins, certains participants ont mentionné une relation affective avec celui-ci, en effet plusieurs personnes autour de la table ont un parent qui a été formé ou a travaillé au sein cet ancien lieu militaire, historique de Brest. D’autre se sentent inspirés par cet espace monumental, et aimeraient y proposer des projets. Plusieurs membres de l’assemblée témoignent de leurs activités : « c’est un lieu d’échange où je viens souvent avec ma famille et mes amis, (…) c’est un trait d’union entre l’histoire de Brest et la culture, entre le passé et l’avenir », « j’ai eu la chance d’être présent à l’ouverture des portes, (…) je suis embarqué dans la démarche depuis ce jour. » Une autre embarquée de la Fabrique Citoyenne et Poétique des Capucins mentionne son attachement à la rénovation de l’ancien, « (…) surtout quand cela abouti à la création d’un espace propice au vivre ensemble ».
Suite à ce tour de table, la secrétaire générale du Fourneau a présenté la Fabrique citoyenne et poétique des Capucins à l’assemblée et ses différentes réalisations depuis un an et demi. Plusieurs sujets ont ensuite été abordés, notamment la notion d’ERP (Établissement Recevant du Public). En effet, ces 25 000 m2 sont souvent désignés comme un espace public car ils sont ouverts à tous et accueillent de nombreux projets et manifestations au cours de l’année. Pourtant cet espace gigantesque est bien un ERP qui est soumis à une législation spécifique comme les horaires d’ouverture et de fermeture.
C’est ainsi que la question de la responsabilité dans un lieu comme les Capucins a été abordée. « Ce nouveau lieu commun brestois, est un laboratoire, le but n’est pas d’interdire mais d’expérimenter et de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans l’appropriation de l’espace. » Pour cela, il faut justement laisser les habitants occuper le lieu librement afin de comprendre leurs besoins et d’adapter son fonctionnement.
La discussion s’est orientée vers les usages observés sur les mobiliers mis en place aux Capucins. Usages qui n’étaient pas forcément imaginés au départ. Nous avons remarqué par exemple, que le gradin qui était destiné à donner différents points de vue sur les machines, sert de mur d’expression dans sa partie intérieure, il a été recouvert de graffitis par endroits, il est devenu le nouveau point de rendez-vous des jeunes. Une réflexion en amenant une autre, l’assemblée s’est demandée s’il ne fallait pas dédier cet espace à l’expression, ou s’il serait judicieux d’aménager une autre zone pour cela. Le Grand Jeu imaginé et construit par les habitants avec Les ManufActeurs a également été mentionné car son usage a été détourné de sa fonction première à plusieurs reprises. Il est pour le moment encore rarement "sorti" sur la Place des Machines, son libre accès est en question.
Un des participants a alors souligné l’importance du travail de médiation autour des usages de ces mobiliers : « Les bons usages entrainent les bons usages, (…) on ressent une forme de bienveillance aux Capucins. ». Un autre constat a aussi été observé : « La grande réussite du lieu c’est la fréquentation de celui-ci par différents habitants du quartier, notamment les jeunes des quartiers, Pontanezen, Queliverzan et les Quatre Moulins qui cohabitent sans problème au sein de ce lieu monumental. Les jeunes se sont réellement approprié les Capucins. »
Cette première Table commune a permis d’amorcer un échange entre usagers sur le fonctionnement du lieu, quelques avis ont été exprimés et des idées ont commencé à émerger sur les thématiques proposées.
Chaque mois, des points de questionnement et d’analyse seront proposés aux participants de la Table commune afin d’enrichir la Fabrique citoyenne et poétique des Capucins des regards d’usagers du lieu, qu’ils soient embarqués ou non de la démarche participative menée par Le Fourneau et Passerelle initialement.
Ce temps d’échange fût également l’occasion de se rappeler la chance d’avoir un lieu comme les Ateliers des Capucins à Brest. D’autant plus, que ce n’est que le début de l’histoire ! Cet espace reste ouvert aux propositions artistiques et culturelles propices à l’imaginaire de chacun. Nous sommes convaincus que c’est en poursuivant cette démarche participative que chacun pourra s’approprier ce lieu car comme dit le proverbe : « Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. » La prochaine Table Table commune aura lieu le jeudi 2 novembre à 12h32.
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