Un week-end enflammé à Landerneau
Embarqué⸱es dans un voyage avec la compagnie Carabosse
Les vendredi 13 et samedi 14 mai 2022, la compagnie Carabosse inaugurait le festival Soñj organisé par l’Atelier Culturel à Landerneau avec deux représentations de leur spectacle Par les temps qui courent…. Une entrée en matière co-organisée avec Le Fourneau. À cette occasion, l’équipe artistique a embarqué Erin, Julien, Sarah, Raymond, Morgana et Chantal, volontaires pour participer à ce voyage poétique.
Cette installation pyrotechnique avait déjà pris place en Bretagne en 2019 dans le cadre du festival Les Rias ; cette nouvelle aventure était l’occasion pour Sarah et Julien, qui avaient embarqué à l’époque, de retrouver la compagnie.
Dès jeudi après-midi, les artistes ont donné rendez-vous aux embarqué·es aux Alligators, le club de canoë-kayak de Landerneau. À leur arrivée, ils ont découvert le site transformé et paré des sculptures métalliques emblématiques de la compagnie. Fabrice, Nadine et Mounira, artistes de la compagnie, leur ont montré les emplacements et expliqué les spécificités de chacune : certaines s’allument grâce à des mèches alimentées de pétrole ou de paraffine, d’autres sont remplies de charbon. Le rôle des embarqué⸱es lors des représentations sera d’allumer ces différents éléments à la tombée de la nuit puis d’incarner des voyageur·euses vagabondant dans l’espace munis de valises. Deux embarquées accompagneront particulièrement deux artistes de la compagnie : Sylvie qui s’occupe de la forêt sonore et Aurélien qui déambule sur le site avec un vélo musical.
Après cette première approche des lieux, l’heure de la pause est arrivé : l’occasion d’aller écouter le discours d’inauguration du festival à la Grande Briqueterie de Landerneau avant la répétition générale.
Lors de celle-ci, les embarqué⸱es ont investi leurs rôles à merveille : Raymond, Julien et Sarah ont manié la torche pour allumer les gamelles, de petites boîtes remplies de paraffines qui jalonnaient le site ainsi que les cadres en métal pleins de charbon. Quant à Erin, Chantal et Morgana, elles se sont occupées d’allumer les lanternes lumineuses et les roseaux.
Puis à partir de 22h02, heure de rendez-vous donnée aux publics, Chantal a rejoins Sylvie à la forêt sonore, Morgana a accompagné Aurélien pour son itinérance musicale à vélo et les quatre autres embarqué.es ont pris leurs rôles des voyageur⸱euses, chargés de valises lumineuses marquées de mots évocateurs.
Une chorégraphie rondement menée qui laissait présager deux représentations réussies.
Le lendemain après-midi, les embarqué⸱es ont participé à la préparation du site : changer les gamelles trop consumées la veille, vider les cadres, les charger de charbon neuf et tailler les bougies pour que la cire fondue n’éteigne pas les flammes. C’est toute la logistique qu’ils découvraient, les mains dans le charbon et le visage plein de suie.
Avant de passer à table, Erin, qui avait apporté sa guitare, a partagé quelques morceaux de sa composition personnelle. Puis il était l’heure de la première représentation. Parés de leurs allumes gaz et de leur beaux costumes noirs, les embarqué⸱es ont assuré avec la compagnie une soirée inoubliable, entraînant le public dans un voyage musical, visuel et olfactif.
Malgré quelques gouttes de pluie, la représentation du samedi soir s’est également passée à merveille. À la sortie du site, le public évoquait l’apaisement et l’impression de voyage engendré par l’atmosphère si particulière des lieux. Les habitant⸱es ne reconnaissaient plus l’espace sur lequel ils avaient l’habitude de se promener ; le travail de la compagnie Carabosse les avait amené à y porter un regard nouveau.
Doucement, ces trois jours d’embarquement et les deux représentations de Par les temps qui courent... à Landerneau touchaient à leur fin. Artistes, embarqué⸱es, tehnicien⸱nes, équipes du Fourneau et de l’Atelier Culturel se sont retrouvés joyeusement autour d’un verre pour fêter ensemble cette expérience lumineuse.
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