Rêvons avec les jardiniers des Capucins
Table commune #4 - Jeudi 4 janvier 2018
Comme chaque premier jeudi du mois, embarqués, habitants et artistes se sont réunis autour de la Table commune #4 pour évoquer ensemble les possibles des espaces extérieurs des Capucins en choisissant pour thème Rêvons avec les jardiniers des Capucins.
Un clin d’œil aux Jardins de lecture, fraîchement fabriqués par les ManufActeurs avec l’aide de volontaires embarqués, lors des ateliers participatifs qui ont eu lieu du 8 au 20 décembre 2017. Ces modules sont des espaces de lecture extérieurs qui peuvent également être utilisés comme table de pique-nique les jours de beau temps. Ils sont situés sur le belvédère Cesaria Evora, un lieu propice au partage qui bénéficie d’un point de vue incomparable sur la Penfeld.
38 personnes étaient au rendez-vous jeudi 4 janvier 2018 à 12h32 pour (re)découvrir ces 6 modules d’assises extérieurs. Après avoir donné des précisions sur le déroulement des ateliers du mois de décembre, Les ManufActeurs ont expliqué aux participants l’objectif principal de la rencontre, soit « baptiser » chaque module en lui donnant le nom d’une femme ou d’un homme de lettres. Une liste de propositions avait été préalablement réalisée grâce à l’inspiration des embarqués de la Fabrique. Trois critères ont orienté les décisions des participants. Le lien des auteur-e-s avec la littérature, leur attachement à la ville de Brest et leur engagement politique.
Sous réserve d’obtenir l’autorisation d’utiliser les noms des auteurs, les modules prendront les patronymes de :
- Nathalie LEMEL, une libraire née à Brest en 1826 qui était une militante de l’Association internationale des travailleurs, cette féministe a participé, sur les barricades, à la Commune de Paris en 1871. Accompagnée de son mari, elle a également tenu une boutique de librairie-reliure à Quimper.
- Anita CONTI, la première océanographe française, née à Douarnenez en 1899 qui a écrit plusieurs ouvrages dont L’Océan, les Bêtes et l’Homme ou l’ivresse du risque.
- Irène Frachon, née en 1963 en Haute-de-Seine, qui a exercé la profession de médecin au CHU de Brest et a joué un rôle décisif dans l’affaire du Médiator. Elle a publié un ouvrage sur le sujet en 2010 aux Editions Dialogue de Brest.
- Marjane Satrapi, est une artiste franco-iranienne, qui est surtout connue comme auteure de bande dessinée et réalisatrice. Elle mène des combats pour la liberté, elle s’est fait connaître avec la publication de la bande dessinée Persepolis adaptée en film d’animation quelques années plus tard.
- Jean-François Coatmeur, est un romancier français, né le 26 juillet 1925 dans le Finistère à Pouldavid-sur-Mer (Douarnenez). Il était président du jury du prix du Goéland masqué de 2001 à 2014 et chevalier des Arts et des Lettres depuis 2004.
- Hervé Bellec, né en 1955. Après avoir été musicien, il est désormais professeur d’histoire-géographie dans un lycée de Brest. La nuit blanche lui a valu le prix Edouard et Tristan Corbière. Il a publié des romans et des nouvelles qui ont souvent la Bretagne et plus particulièrement Brest pour terrain de jeu.
- Christophe Miossec, né en 1964 à Brest. Plus communément appelé Miossec, il est auteur, compositeur, interprète, parolier et occasionnellement acteur. On ne le présente plus à la population brestoise qui apprécie encore et toujours ses concerts dans la région.
- Le dernier sur la liste est Christophe Goret, dit « Kris », né à Brest en 1972. Il est libraire et auteur de bande dessinée, il devient également scénariste au cours de sa carrière. Il a reçu le prix du jury œcuménique de la bande dessinée et le prix France Info en 2007 pour son ouvrage Un homme est mort réalisé en collaboration avec Etienne Davodeau. Il travaille souvent avec Obion avec qui il a créé l’Atelier des violons dingues, une association qui a pour objectif de promouvoir la bande dessinée sous toutes ses formes.
Dans les semaines à venir, les participants de la Table commune #4 attribueront à chaque module, le nom d’un de ces auteur-e-s en fonction de leur forme et personnalité. Nous inaugurerons les Jardins de lecture au printemps en apposant de petites plaques portant les noms des auteur-e-s choisis. Les modules seront également marqués au fer chaud du logo de la Fabrique citoyenne et poétique. L’occasion de s’essayer à différentes postures sur les mobiliers extérieurs et pourquoi pas de lire à voix haute quelques passages des ouvrages de ces personnalités engagées.
En écho à ce premier projet d’investissement de l’espace extérieur des Capucins, le groupe a également profité du temps imparti à la Table commune #4 pour discuter des différents projets de réhabilitation des quartiers voisins. En effet, les Conseils Consultatifs de Quartiers (CCQ) ont été questionnés en 2017 sur les aménagements prévus prochainement, notamment sur le quartier de Recouvrance avec le projet Les balcons de la Penfeld. Ce dispositif prévoit des améliorations concernant les cheminements piétons depuis le Jardin des explorateurs jusqu’à Kervallon. Le projet englobe différentes étapes, elles vont de l’entretien des arbres jusqu’à la mise en place de pistes de skate.
En parallèle, une réflexion est menée sur les remparts de Quéliverzan, qui pourraient être aménagés avec des espaces de convivialité qui permettraient aux citoyens de profiter de jardins partagés. " Et pourquoi pas des barbecues suggère une personne autour de la table. (...) Il est important de connecter les gens entre eux. (...) Concernant les jardins partagés, cela permet souvent d’échanger avec ses voisins, c’est comme une sorte d’apprentissage collectif. Ils permettent d’apprendre ensemble et de transmettre. Ainsi, nous pouvons parler des manières de planter, des aliments, des saisons etc."
La liberté a aussi été évoquée à plusieurs reprises. Un jeune artiste témoigne, "en tant qu’artiste graffeur, je pense qu’il serait important d’installer des zones d’expression libre dans les quartiers, et pourquoi ne pas avoir une géolocalisation de celles-ci grâce à un plan ou une application pour nous indiquer où elles sont situées. Ces murs artistiques éphémères en libre accès seraient un moyen pour les jeunes artistes de s’entraîner, tout en étant visibles du public".
Le groupe s’est donné rendez-vous dans un mois pour en rediscuter, en attendant les noms d’auteur-e-s sélectionnés restent à être soumis à l’autorisation des ayants droit ou de leur famille et à être attribués aux modules.
Répondre à cet article