Les soupir.s du Pudding Théâtre sur le Port de Co’
Du 1 au 7 février, le Pudding Théâtre était présent en territoire brestois pour poursuivre son travail de création autour de Soupir.s. C’est la première fois que Le Fourneau accompagne en création cette compagnie franc-comtoise, fondée en 1999.
Quitte à traverser la France, de l’est vers l’ouest pendant 12h, le Pudding Théâtre a décidé de venir en nombre ! C’est donc à 18 que les jurassiens ont posé leurs valises au Fourneau.
Programmée de longue date, la compagnie et l’équipe du Fourneau ont du s’adapter aux contextes sanitaires pour ajuster les objectifs de cette résidence. Exit les premiers tests sur l’embarquement d’une quinzaine d’habitant·es volontaires et la participation d’une fanfare locale qui font partie intégrante de l’écriture théâtrale de cette création.
© Charlotte Dumez
Mais les chantiers à peaufiner et fignoler ne manquent pas : travail technique autour des structures et du son, création des costumes, écriture dramaturgique autour de la traduction instantanée et jeu dans l’espace public. Le programme de la semaine de résidence de Soupir.s était dense !
Durant cette semaine, au gré de la météo, le Pudding Théâtre a pu exploré pour la première fois la mise en rue de Soupir.s, dont l’idée a germé dans les têtes de Sylvie Faivre et Christophe Chatelain, co-fondateurs de la compagnie, il y a trois ans. Invités à animer des ateliers d’écriture théâtrales et la participation à un festival d’arts de la rue en Iran, cette expérience a été fondatrice. Elle les a conduit à se questionner sur les notions de transmission, d’héritages familiaux (conscients et inconscients), de transgénérationnels.
Car Soupir.s c’est une histoire avec deux chemins, deux destins, où les spectateurs sont divisés en deux groupes découvrant chacun de leur côté l’histoire de deux familles qui semblent éloignées. Au fil de la ville, nous verrons naître la découverte d’une filiation et d’une histoire commune entre les personnages.
Le cheminement des publics est calqué à l’histoire, celle de liens filiaux rompus, qui avancent chacun de leur côté, finissent par se croiser, se louper, puis par se révéler.
De leurs aventures au pays des Chahs, nos deux dramaturges reviennent également avec l’expérience de la barrière de la langue et le besoin d’emploi de traducteurs en simultané de leur représentation. Il y trouve un miroir de jeu et une musicalité nouvelle, un écho dans la transmission. Un chemin qu’il souhaite explorer à travers cette nouvelle création avec l’envie d’y associer deux traducteurs bénévoles à chaque représentation.
C’est ainsi qu’à l’invitation du Fourneau, Ange-Alfred (arrivé en ce mois de janvier au Quartz en service civique dans le cadre d’un engagement volontaire Africa 2020) et Pierre sont venus rencontrer la compagnie à plusieurs reprises pour travailler avec eux la traduction simultanée du spectacle.
Pour l’un en moré (Burkina Faso) et l’autre en breton.
Vendredi après midi, c’est une partie de l’équipe du Fourneau qui a décidé d’enfiler les costumes du Pudding. A défaut de pouvoir réaliser un embarquement avec des bénévoles, c’est Maël, Lucie, Chloé et Solène qui ont travaillé aux côtés des artistes pour être les "jouants", une bande organisée qui vient appuyer visuellement et physiquement l’espace avec les comédien·nes.
Le restant de l’équipe du Fourneau en profitant pour assister au filage dans l’espace public du travail de la compagnie.
Et que ce fut vivifiant et libérateur pour tous les protagonistes de retrouver les possibilités d’expérimentation en espace public. Seul bémol, devoir être contraint de ne pas communiquer et convier le public pour éviter les attroupements.
Restrictions que nous espérons voir levées dès que possible, tant ces expérimentations ont besoin du regard du public.
Côté Pudding, l’aventure Soupir.s va se poursuivre par une nouvelle résidence dans le pays basque à la fin de ce mois de février, afin d’apporter les dernières touches à cette création dont la sortie est prévue pour le mois de mai, lors de Faites le Pont, organisé par nos homologues de Sur le Pont - CNAREP La Rochelle.
En espérant, pourquoi pas, les revoir un jour pour rencontrer les brestois·es...
Répondre à cet article