"Fleurir les abîmes" ou l’éclosion de la dernière création de Claire Ducreux
Du 18 au 25 mars 2024, c’est une complice de longue date que Le Fourneau accueille sous un vent de fraîcheur et de nouveauté…comme le printemps ! Habituée des lignes de programmations du CNAREP depuis plus de 10 ans, c’est la première fois que Claire Ducreux est présente à Brest pour une résidence, consacrée à son dernier solo de danse, Fleurir les abîmes, dont la première aura lieu début mai à l’occasion du Festival Les Turbulentes à Vieux-Condé (59), organisé par le CNAREP Le Boulon.
Claire Ducreux illumine le début de printemps du CNAREP par sa présence
Celles et ceux qui ont déjà croisé·es la route de Claire Ducreux pourront en témoigner, cette artiste dégage une douceur et une sensibilité incroyable. Le regard doux et le sourire aux lèvres en permanence. Pourtant, c’est une artiste pleine de doutes qui arrive au Fourneau le mardi 19 mars.
Les enjeux de cette semaine brestoise sont forts pour elle, à l’endroit de l’écriture et du rythme du spectacle en particulier, à quelques semaines de la première.
Du doute à l’éclosion
Bien que voyageant en solo, son complice et compagnon Toni Mira (vu dans la création Avec le temps…), resté en Espagne, n’est jamais très loin par le biais d’échanges téléphoniques et vidéos.
C’est un véritable soutien pour Claire au quotidien. Notre régisseur principal Pierre est également aux petits soins pour l’accompagner dans ses recherches et la filmer pour retravailler certaines scènes et expérimentations de mouvement. Au fil des jours, les zones d’ombre se dissipent et les nuages sont chassés par son travail rigoureux et le savoir-faire d’une professionnelle qui maîtrise son art et son corps.
Générosité et douceur
Bien que contrainte par le temps, c’est encore une fois avec beaucoup d’envie, de partage et de générosité que Claire va se prêter aux jeux de deux visites de groupe programmées par Léa, en charge de l’action culturelle. Initialement centrées sur une découverte et une présentation du Fourneau, avec un passage en catimini dans la grande halle pour découvrir le travail de l’artiste, cette dernière va les transformer en temps d’échanges et de tests. Ainsi le jeudi matin avec des étudiant·es en STAPS et le vendredi après-midi avec un groupe des Genêts d’Or, Claire en a profité pour tester des scènes en vue de l’expérimentation publique du samedi, avec un temps de discussion avec chaque groupe. Quelle belle énergie !
Seul bémol à cette semaine, la projection de son film Poèmes, réalisé par Héctor Fáver, programmée par Le Fourneau à l’Auditorium des Capucins a dû être annulée au dernier moment pour raisons techniques.
Rendez-vous manqué que le CNAREP proposera à nouveau prochainement…avec plus de réussite !
Une expérimentation publique prometteuse
Initialement prévue sur le parvis du Parc à Chaînes, qui jouxte Le Fourneau, l’expérimentation publique du samedi 23 mars est finalement rapatriée en intérieur. La météo brestoise étant un brin capricieuse en ces premiers jours de printemps. C’est donc dans la grande halle qu’à 17h33 prend place un public venu en nombre (170 personnes) pour assister à cette sortie de résidence de ce visage et ce sourire familier pour beaucoup. Même si cette création est pensée pour l’espace public, l’écrin en clair-obscur de la grande halle offre le décor idéal pour tisser le lien de cette création, encore fragile selon Claire. Le ressenti du public en est tout autre, dès les premières minutes, la magie opère. Les spectateur·rices présent·es toutes générations confondues se laissent happer par la poésie et la douceur de l’univers de la danseuse-chorégraphe. La fragilité devient force et les interactions avec l’auditoire viennent apporter une dimension unique d’un moment hors du temps. En témoignent les jeux de miroir chorégraphiques improvisés avec une jeune fille du public ou les pas de danse hésitants et touchants avec un jeune homme de l’assistance. La gestuelle et la maitrise du corps de cette artiste définitivement à part, finissent par emporter le public au moment où l’artiste entre en contact et en jeu avec l’arbre, élément scénographique central de cette création.
Pour voir l’expérimentation publique sous l’œil de notre complice bénévole Jacques Nicolas, c’est par ici.
C’est avec encore du travail mais plus de certitudes que l’artiste quitte Brest, nourrie de ces belles rencontres. Il lui reste encore du temps pour peaufiner ce solo prometteur et voir Fleurir les abîmes. Cela tombe bien, cette année, le printemps est en retard.
EN SAVOIR PLUS
– Découvrez la page dédiée à Fleurir les abîmes
– Consultez le site internet de Claire Ducreux
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