Carnet de la Chimère, soirée du vendredi à Quimperlé
Le public, fidèle, reste sous le charme des arts de la rue
Il fait particulièrement bon en ce vendredi soir et ce sont encore des milliers de personnes qui convergent vers Quimperlé. Vigilants et diplomates, les jeunes signaleurs bénévoles guident les spectateurs et dévient les automobilistes.
Sur les hauteurs de la ville, 3 spectacles m’attendent pour bien débuter la soirée. Sur le pignon d’une maison, Jean-Marie Maddeddu et Antoine Le Ménestrel ont hissé leur filet dans lequel la Chimère que je suis se me laisse facilement prendre.
Ici toutes sortes d’ustensiles et instruments servent à composer le fond sonore, mis en valeur par Vincent Lambert. C’est dans cet étrange univers qu’Antoine, l’acrobate, joue à l’araignée sur sa toile, l’habillant de mille couleurs.
Au même moment, place Saint-Michel, c’est Babeth Joinet de la compagnie Label Z qui organise la première répétition de sa chorale publique associative.
Après avoir balayé les différents styles musicaux, elle distribue, à sa façon, ses partitions.
Voilà tout le public engagé dans une chorégraphie chantée car, aussi probable que cela puisse paraître, son charisme fonctionne à merveille et la chorale d’un soir donne, en fin de spectacle, une prestation digne d’un standing ovation.
Un quart de tour dans le sens des aiguilles d’une montre et voilà les spectateurs rassemblées autour du carré de corde qui va servir de scène aux 4 danseurs de Pied en sol, accompagnés aux percussions par Romain Dubois.
Spring, c’est aussi frais et généreux qu’une première journée de printemps et, dès la fin d’un premier tableau, le caisson musical se met en marche et déplace tout le monde dans un autre coin de la place. Autre espace, autre temps, les corps des danseurs évoluant au gré des saisons.
Il fait toujours très bon et je décide de redescendre, en flânant un peu dans les ruelles étroites, vers la ville-basse où se déroule le dernier acte des RIAS 2013 à Quimperlé.
Je complète mon programme de la veille en retrouvant les « personnes âgées » de la compagnie Adhok dont le déambulatoire « Issue de secours », jeudi matin, m’avait beaucoup émue. Avec point de fuite, l’émotion est encore au rendez-vous, dans le récit de tranches de vie des 7 comédiens, d’un âge « mûr ».
Face à la vieillesse, point de fuite possible, mais l’humour et le jeu des acteurs permet à chacun « de s’en faire la meilleure raison du monde ».
Un peu plus loin, toujours près de l’eau glissant dans le lit d’une rivière, ce sont les 2 jeunes funambules qui jouent avec les mâts de leur portique.
Entre fuite et recherche de l’autre, soutenus par une excellente bande son, ils excellent dans leur art, transportant rapidement les spectateurs « de l’autre côté ».
Les yeux illuminés par tant de prouesses et de poésie artistiques, mais aussi du souvenir des rires des spectateurs, je me glisse dans la fraîcheur de la rivière Ellé pour une dernière nuit dans les terres. Demain, je me rapproche de la mer pour suivre, avec autant de plaisir, les 2 derniers jours du festival le RIAS 2013. Déjà...
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