À l’aube d’un carnaval
Bas les masques !
Du 11 au 16 mars 2024, trois membres de l’équipe de L’Instant Dissonant était en résidence au Fourneau pour entamer l’écriture de La Mesnie Hellequin. Le début d’une longue aventure pour cette création, lauréate du hors cadre 23 de l’association des CNAREP, qui verra le jour en 2026. Le mythe de la Mesnie Hellequin est un carnaval funèbre qui se situe quelque part entre le rite funéraire, la chasse à cor et à cri et la mascarade dans l’espace public.
De gauche à droite : Olivier Brichet (Siffleur d’appeaux et constructeur de miradors), Lise Crétiaux (Taxidermiste et camoufleuse) et Guillaume Lambert (Chasseur à cor et à cri)
C’est sous un joli ciel azuré et le cerveau en ébullition que l’équipe artistique débarque au Fourneau ce lundi 11 mars. En effet, avant de se plonger dans le grand bain de l’écriture de cette nouvelle création, elle s’est rendue fin février au Carnaval de Bâle en Suisse. Une immersion et un point de départ loin d’être anodin pour Guillaume Lambert, directeur artistique de cette compagnie basée à Rennes. Cette tradition helvète, classée au patrimoine immatériel mondiale par l’Unesco, se rapproche du mythe de la Mesnie Hellequin. Le jeune dramaturge a pour habitude d’intégrer à son processus de création une longue phase de recherches documentaires, de rencontres et d’immersion afin de s’imprégner au mieux de son sujet.
Recherche et écriture
Présent pour 5 jours à Brest en compagnie de ses acolytes Olivier Brichet (scénographe) et Lise Crétiaux (costumes), l’enjeu pour Guillaume est de digérer cette matière, poursuivre le travail bibliographique et de recherche iconographique pour venir nourrir l’univers visuel et scénographique de leur création. Et, une chose est sûre, de la matière, il en ont ! L’espace mis à leur disposition sert de laboratoires où s’enchevêtre tissu, masque, livre, objet. Les échanges entre les trois sont riches et fournis….ça défriche ! Par ailleurs, la présence de l’équipe de Théo Mercier dans la grande halle avec Skinless sert aussi de stimulation. L’équipe assiste d’ailleurs à la générale le mardi soir.
Premières expérimentations scénographiques
Après deux jours de travail à la table, l’équipe a des fourmis dans les jambes et souhaite mener des premières expérimentations en espace public. Ainsi, ils vont arpenter les rues de Brest pour identifier des espaces de jeu possibles à l’échelle d’une ville et se projeter sur la forme finale de cette création, pensée comme une déambulation. Le Parc à Chaînes leur offre le décorum idéal pour expérimenter des pistes de scénographie futures avec l’installation d’un rideau rouge. Effet garanti sur les passant·es dont la curiosité est vite piqué au vif. Il faut dire qu’il y a du monde sur le port de co’ ce mercredi 13 mars, qui marque l’arrivée d’Éric Péron, dernier concurrent de l’Arkéa Ultim Challenge. Certains badauds penseront d’ailleurs y voir là un hommage au navigateur. Faut-il y voir le premier acte de facétie d’un carnaval ?
Rencontre avec un météorologue
À travers le choix de la Mesnie Hellequin, Guillaume souhaite réinventer une forme folklorique pour lui faire raconter les enjeux de notre époque, comme ce fut le cas dans sa précédente création l’île sans nom. Pour lui, il y a un parallèle évident entre ce mythe et la crise climatologique que notre époque traverse. Il se questionne sur le réchauffement climatique, la formation des tempêtes, avec la volonté d’avoir une vraie approche scientifique. C’est dans cet intention qu’il a rencontré Renan Ferezou, Chef Technicien instrumentation à Météo France au CMM Centre Météo Marine à Brest. Un échange riche et inspirant qui lui permet une compréhension fine du sujet afin de l’intégrer dans ses orientations d’écriture.
Première étape d’un long travail, aucune expérimentation publique n’avait lieu à l’issue de la résidence, mais quelque chose nous dit que nous devrions bientôt recroiser la route de cette création.
EN SAVOIR PLUS
– Consulter la page dédiée à la création La Mesnie Hellequin
– Découvrez le site internet de la compagnie L’Instant Dissonant
– Lire notre interview de Guillaume Lambert
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