"Trop près du mur" par Typhus Bronx
Carnets de la Chimère #4
Une jolie foule s’est massée dans le théâtre de verdure de Tréméven. J’hésite à rester en tenue légère car l’astre brillant et même brûlant de ce jour s’est caché. Je recouvre mes écailles de mes plumes.
Manu se présente aux spectateurs et les remercie d’être venus au monde et, peu à peu, il dévoile son être intérieur, oserais-je dire son amoureux intérieur Typhus …
Ils ont fait un enfant. La venue de ce petit être les interroge, les inquiète. Comment assumer cette paternité ?
Ils vont briser le mur qui les sépare des spectateurs et rentrer dans leur intimité en prenant soin de ne pas se fracasser dans le mur du fond, souvent très à la limite.
J’ai très vite entendu des éclats de rire, des rires de toutes les couleurs, jaunes très souvent.
J’ai entendu des dizaines de voix, des dizaines de personnages, des intonations différentes, des timbres de voix joyeux, innocents, tendres puis grinçants, acerbes, acides…
Ah, cet être intérieur incontrôlable ou mal contrôlé…
J’ai entendu un florilège de mots écorchés à l’image de Typhus. « Le Prince de Motordu » est une nonette face à la volubilité à la fois étonnante et tellement à propos de Typhus. Il est un père qui n’est pas à un impair près.
Quelle immense performance d’acteur, quels textes, quelle mise en scène … le public s’est immédiatement levé dès le clap de fin.
J’ai entendu quelques réactions : c’est du vitriol, c’est de la provoc poussée à ses extrêmes, est-ce un règlement de comptes, on passe de la douceur à l’insupportable… Une dame a même dit « ça va être dur de voir autre chose après… »
Une certitude, Emmanuel Gil et Typhus Bronx ne laissent personne indifférent, un grand bravo !
Je vais vous livrer une confidence en plagiant timidement Typhus : « C’était un crop meruant pestacte ! »
Chimèrement vôtre.
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