Peut-être que j’ai encore le mal de terre finalement.
Des fois je dis n’importe quoi. QUIMPERLE, 27 août
Lara Gueret par la voix de Justine Lou Dhouailly, mélange fiction et réalité pour nous confier ses bleus, ceux de son âme et ceux de son corps, et raconter son enfance sur la grande bleue où elle a vécu de ses 9 ans à ses 17 ans.
Qu’ils soient azur, outremer, turquoise, canard ou de Prusse, indigo, cyan, roi, nuit, ou pétrole, ce sont les bleus de la vie que l’interprète nous raconte avec simplicité et poésie.
« En fait j’suis venue faire les mille et un pas nécessaires pour détricoter ma tête. J’ai lu quelque part un truc du genre : les sentiments inexprimés sont inoubliables. Et je me suis dit que c’était une bien bonne raison de parler. Parler agrandit mes poumons et parfois je voudrais me remplir d’air pour peser moins lourd. On devrait faire ça régulièrement. S’alléger... »
« Vous savez je parle pour être là, pour parler. Pour entendre. Je parle pour comprendre, pour mieux comprendre et je parle pour écouter mieux après. Je parle pour rien dire et je parle pour dire tout »
La parole ne s’arrête jamais, une logorrhée qui enchaîne les histoires à une vitesse folle, dans l’urgence sur une vie qui ne tient qu’à un fil... Pour le personnage, c’est un moyen d’étendre le territoire d’abord minuscule qu’elle occupe. « En guise de maison j’ai eu un nid. Je ne suis pas un oiseau pourtant. En guise de jardin, j’ai eu une immensité bleue et la certitude que nous étions minuscule. »
C’est aussi une façon de construire un puzzle de petites images pour former un monde où chacun est invité à s’installer comme il le souhaite, mais toujours avec empathie.
« Vous savez lorsqu’on vit sur un espace minuscule et isolé comme un bateau par exemple, ça va vous paraître paradoxale mais en vérité souvent ; la vie nous semble d’autant plus vaste. »
Les termes employés font beaucoup référence à la mer, la particularité d’y vivre, les rencontres qu’on rate ou qu’on espère, le retour compliqué sur terre.
« À quel moment on devient ce qu’on est devenu ? Quand est ce qu’on a décidé vraiment du cap à prendre ? Est ce qu’on a vraiment décidé ? Est ce qu’on sait un jour que c’était ça, que c’était le bon cap ? Et surtout quand est-ce qu’on sait que c’est ici qu’on doit jeter l’ancre ? »
Et nous-même ? Sommes-nous à l’écoute des autres ? Nous restons sur une sensation d’équilibre précaire et nous nous interrogeons sur nos propres vies.
« Peu importe ce que je dis, je dis absolument n’importe quoi la plupart du temps. »
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