Je ne peux pas expliquer la fougue la passion les couleurs la chaleur la vie le partage la joie et l’étrange, je ne peux pas expliquer la beauté la douceur la force et la douleur les exploits les défis les conquêtes au lointain la route et ses surprises, les détours, la pluie grise le soleil droit comme une lance, le feu aux tripes, le théâtre qui vous prend, le personnage qui vous devance, je ne peux pas !
Et ces princes et les gueux fous, la naïveté du cirque, la sensibilité de la danse, l’émotion de la musique embrassant dans la transe un cortège débraillé, inventif et braillard, une clique insensée de génies et d’ignares serrant le monde entier dans le creux de leur bras, assez vastes, oui bien assez, pour enchanter chacun et plus encore là haut, même les astres lointains, assez beaux pour tresser les étoiles en un panache étincelant…

Tout ce qu’on partage vous l’avez précédé, nos convictions vous les avez mises en pratique, vous avez soufflé sur les braises et attisé nos flammes, on vous doit le seuil et l’aurore, la note et le ton, vous êtes le diapason de nos libertés et de nos dons !

Je ne peux pas résumer, je ne peux pas circonscrire ou récapituler, je ne peux qu’applaudir, je peux féliciter.
L’inventivité, la poésie, la singularité, la vision, l’intelligence pratique, la pertinence et la puissance de la mise en réalité, le travail et le brio, je peux vous dire une fois de plus bravo !
Bravo pour les histoires qui sont devenus cultes, les chimères qui enchantent des rues réinventées, les symboles nouveaux et les sagas illustres, bravo pour l’honnêteté la passion la jeunesse la conviction et les promesses.

Nous ne pouvons plus nous compter tant nous sommes nombreux, nous déferlons par centaines, et nos publics sont des centaines de milliers.
Poings levés et sourires aux lèvres, les yeux portés vers l’avenir, nous sommes une force lancée, nos énergies sont trop grandes pour que nous nous endormions, nos jours sont emplis du chahut de nos rêves, vous l’aurez voulu !
Nous déferlerons dans les terres et emporterons les cœurs dans une vague de fond bravache et généreuse.
La boite de pan ne dort plus, vous l’avez ouverte à l’éveil, et nous nous échappons, libres et neufs à chaque jour.
Vous êtes de ces libérateurs d’un mouvement qui n’a plus de frontière, et vous l’êtes pour toujours.