"La Montagne" par Les Vrais Majors
Les Carnets de la Chimère # 10 Arzano, jeudi 29 août
Écailles dorées par le soleil de l’après midi, je m’installe devant le spectacle proposé à Arzano : La Montagne, de la compagnie belge Les vrais Majors. En attendant les acteurs, a priori souvent en retard aux représentations, le public reprend les chansons proposées par le metteur en scène de la compagnie. Nous entonnons donc Les neiges du Kilimandjaro, Étoile des neiges et Viens sur la Montagne,... Un petit hors-d’œuvre avant l’arrivée des trois comédiens prêts à avaler les ordres de notre metteur en scène.
D’après ce dernier, il s’agit ici « de nous présenter une épopée, une œuvre majeure, représentant une aventure humaine exceptionnelle liant intimité et « extimité » où le spectateur passif peut devenir voyeur et ainsi voir une chose pour laquelle il n’est pas invité et faire humanité avec les autres ». « Humanité avec un grand U » ajoute l’un des acteurs. Ces propos me laissent pantoise et, de mes yeux globuleux, je constate, rassurée, que je ne suis pas la seule à ne rien comprendre. « C’est de l’humour belge » me souffle mon voisin !
Très pédagogue, le meneur de jeu explique que la compagnie est en résidence depuis deux semaines à Arzano dans le but de créer une adaptation, pour la rue, d’un film des années trente racontant une expédition en haute montagne. Il s’agit ce soir de présenter l’avancée des travaux par la présentation de quelques scènes, encore loin d’être abouties !
Celles-ci nous plongent, avec humour, au milieu des montagnes enneigées, les risques d’avalanches et les bonnes raclettes. Des accessoires simples (une table, du polystyrène, des sacs plastique), des bruitages réalisés en direct, contribuent à créer un univers montagnard que l’on partage avec plaisir. On s’y croirait !
Quelques questions existentielles sont abordées pendant la soirée. Je vous en donne un petit aperçu : La montagne est-elle « féminoïde » ? Le Husky est-il l’animal fétiche pour créer un contact entre les générations ? Quel fromage à raclette utilise-t-on en Bretagne ? A-t-on besoin d’avoir un physique d’acteur pour réussir ?
Et, plus sérieusement, ce spectacle en devenir est aussi l’occasion d’aborder la manière d’obtenir les subsides à la création, le fonctionnement hiérarchique au sein d’une compagnie du spectacle, la place que chacun se donne, la difficulté de créer, etc. Bien sûr quelques péripéties surviennent pendant ces répétitions, tout cela avec un humour follement débridé et riche en autodérision.
Pour terminer, j’entonne avec grand plaisir « Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s’imaginer en voyant un vol d’hirondelles, que l’automne vient d’arriver ? » au milieu d’une chorale improvisée !
Chimèrement vôtre !
Répondre à cet article