"Georgia" par Annibal et ses éléphants
Les Carnets de la Chimère # 9 Arzano, Jeudi 29 août
La nuit tombe sur Arzano, le ciel est rouge comme mes somptueuses couleurs sur l’affiche des Rias ou comme les trois rideaux du non moins superbe théâtre d’Annibal et ses éléphants.
Le « roman-film » s’ouvre sur un décor en ombres chinoises qui nous plonge rapidement dans l’univers des États-Unis des années 60. La voix du héros Mac Lain, détective privé, nous guide tout au long du spectacle. Il nous tiendra en haleine et ménagera le suspens durant ce « film » dont les étapes nous autorisent à découvrir peu à peu la belle, la ténébreuse, l’étrange, l’inaccessible Georgia.
Nous suivons Mac Lain, pas à pas, dans sa quête des tendres (un peu) et tumultueuses (le plus souvent) péripéties qui ont émaillé la jeune existence de Georgia. Tendres parfois grâce à l’amitié et l’amour de celles qui l’accueillent, tumultueuses et même glauques par le fait des agissements d’autres qui la manipulent.
… Ou est-ce elle qui les manipule ? Je n’ose trop en dire !
Et l’amour dans tout ça ? … Je me ravis encore de ce magnifique baiser final sur la chanson de Ray Charles Georgia on my mind.
Ce fabuleux moment de théâtre de rue nous permet d’admirer une performance de 19 acteurs tous aussi talentueux les uns que les autres. Que nenni, ils n’étaient pas 19, détrompez-vous, seulement 5 pour 19 personnages. Voyez que le choix du mot PERFORMANCE est plus que justifié.
Quels acteurs ! Quels talents !
Tous ces personnages sont truculents, attachants, émouvants, irritants, odieux, grossiers… : les gentilles libraire et bibliothécaire, les horribles parents de Georgia, Stessie et Gracy les frangines du palais du lotus, le général Shirby… et j’en passe…
Les dialogues et les sonorités de voix sont justes et ciblés, tellement en harmonie avec les personnages.
Je peux en dire de même pour les costumes et les masques : J’ai eu le privilège de me glisser dans les loges et d’admirer leur rangement « millimétré », tout est si précis ! L’enchaînement rapide des scènes ne permet pas de désordre. Une performance théâtrale, je le répète !
Je vais être à nouveau dans la confidence : « Thierry, l’un des acteurs, me l’a confirmé, c’est une performance surtout pour lui car la mise en scène ne l’a pas ménagé et ses différents rôles sont tellement rapprochés que je l’imagine bien tout agité en arrière-scène. » … et il se fend d’un gros rire.
Chimèrement vôtre !
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