Dimanche 28. Retour en images sur l’édition 2016 des Rias
La Chimère s’en est allée ; restent les émotions partagées
Après une magnifique journée au Trévoux, l’édition 2016 du Festival Les Rias s’est achevée. Entre le mercredi 24 à 12h12 et le dimanche 28 août à 17h33, que d’événements ! Une vague de bonheur à submergé le Pays de Quimperlé, une marée humaine également. Chacun est rentré chez soi mais, durant plusieurs mois, de nombreux souvenirs vont s’échanger de maison en maison. Il suffira d’évoquer un nom de compagnie, un site du festival, un instant particulier et les regards vont à nouveau exprimer le flot d’émotions vécues par plus de 60 000 spectateurs !
Un spectacle permanent
Côté scène, les Rias 2016, c’était 25 compagnies, 27 spectacles différents joués et 60 représentations. En 5 jours et en prenant en compte les durées annoncées par les compagnies, cela représente 48 heures et 59 minutes de spectacle vivant. Certainement plus si l’on prend en compte les arrêts de jeu, lors des nombreuses connivences et interactions entre artistes et spectateurs.
Des spectacles bien différents pour permettre à chaque habitant d’y trouver son compte ou de faire de belles découvertes. Des sensations fortes lors des prouesses techniques, du rire très souvent, mais aussi de belles émotions, des réflexions sur notre société actuelle ou sur l’histoire des hommes et des femmes qui la composent.
Tous ont en commun de défendre l’expression libre dans l’espace public et de montrer comment, par différentes techniques circassiennes ou théâtrales, il est possible d’amener le spectateur à porter un autre regard sur le monde, sur son voisin, sur d’autres cultures.
Une foule inimaginable
Chaque jour, j’ai été impressionnée par le nombre de spectateurs présents. On parle de plus de 60 000 sur la durée du festival 2016. Sans doute plus que les années précédentes.
Certains arrivent très en avance, afin de réserver une place sur les gradins ; d’autres naviguent entre les différents sites pour ne rien rater de la programmation. Tous montrent un grand respect pour les artistes et les organisateurs et la grande majorité, auto-éduquée au fil des éditions, prend soin de respecter ses voisins, les sites naturels,... Et ceci quelle que soit la météo et les conditions pratiques : on patiente sous la pluie où on se protège du soleil, on anticipe son arrivée pour utiliser les parkings prévus, on apporte son siège pliant... Cette année, les parapluies ont surtout servi de parasol !
Chacun trouve sa place, que ce soit au cœur de la marée humaine, ou un peu à l’écart du groupe.
Malgré les contraintes imposées pour la sécurité, les moyens mis en œuvre pour cette dernière sont restés discrets mais particulièrement efficaces.
Une organisation sans faille
Les coulisses du festival Les Rias, ce sont aussi des hommes et des femmes de l’ombre qui ont en charge le bon déroulement du spectacle, en dehors des considérations et prouesses artistiques réservées aux compagnies. 70 jeunes signaleurs bénévoles du Pays de Quimperlé ont assuré l’accueil et le gardiennage des site et des parkings, fidèles devant leurs barrières et sans un regard sur le spectacle. Près de 100 bénévoles, venus de tout le Finistère, ont joué les petites mains pour distribuer des programmes dans les différentes communes, préservé les espaces scéniques en attendant l’entrée en scène des artistes, aménagé des loges, transporté du matériel, embarqué aux côtés des artistes... Couru beaucoup, pris du repos un peu... Dans chaque commune, les associations locales ont joué le jeu et accueilli, selon la tradition locale, les festivaliers dans les meilleures conditions possibles
Un spectacle, souvent, ce sont aussi de lourds moyens techniques : une structure de métal, une sonorisation, des éclairages... Et ce matériel circule de site en site avant d’être mis en place par une équipe de techniciens professionnels, des premières lueurs du jour au milieu de la nuit.
Une complicité entre le Fourneau et les élus de Quimperlé Communauté
Pour réussir un tel événement, rien ne doit être laissé au hasard et il faut le prévoir de longs mois à l’avance. Les 16 communes sont associées mais, cette année, seules 10 ont accueilli un ou des spectacles. En effet, la programmation s’établit par roulement sur un cycle pluriannuel avec, chaque année, les 3 communes littorales (qui furent à l’origine de la naissance des Rias, il y a 8 ans) et la ville de Quimperlé. Il faut ensuite retenir les sites les plus adaptés à la configuration du spectacle et à la jauge du public attendu. Au pied d’une chapelle, sur un immense parking, près d’un étang...
A chaque fois la magie opère et, toujours, la présence de l’eau montre combien le Pays de Quimperlé est riche de cet élément aqueux (de poisson-chat ?) : plages de sable ou de rochers, rus et rivières, fontaines et plans d’eau forment un parfait maillage d’un territoire dans lequel la richesse patrimoniale n’est pas en reste. Il y a autant de façons d’imaginer ce Pays que de le vivre au quotidien.
De son côté, le Fourneau, Centre National des Arts de la Rue de Brest, s’appuie sur une longue expérience de programmation pour faire venir la culture et le théâtre de rue au plus près des habitants. Résidences d’artistes, festivals ou événementiel sur différents territoires de Bretagne, action culturelle dans des écoles ou en maison d’arrêt, ou encore soutien à la création permettent, toujours, de générer du sens, de tisser un fil solide entre les artistes et les spectateurs. L’humour, la poésie, la dérision interpellent les individus dans leur quotidien et suscitent des réflexions partagées longtemps après les spectacles.
Et puis, il y a la Chimère...
Fidèle au Festival depuis 2012, je suis devenue, au fil des ans, l’objet de nombreuses convoitises. Il y a ceux qui courent après leurs chimères tout au long de l’année et ceux qui chassent la Chimère pendant 5 jours aux Rias.
Je symbolise ce trait d’union entre les communes côtières et les communes rurales de l’intérieur des terres qui composent Quimperlé Communauté. Une moitié du corps en poisson pour remonter les rias ou franchir les nombreux cours d’eau ; l’autre moitié animale, pour mieux me fondre dans la population et partager des émotions en assistant aux spectacles.
En ce dernier jour de festival, je quitte à regret le Pays de Quimperlé mais je sais que j’y ai laissé mon empreinte une nouvelle fois.
L’hiver sera long, pour moi comme pour vous, mais une nouvelle édition des Rias se prépare déjà. Gardez allumée cette lumière que le festival a, une nouvelle fois, mis dans votre cœur ou dans votre esprit. Elle me servira de phare et guidera mon retour vers tous ces visages illuminés de joie que j’ai croisés durant 5 jours.
A bientôt.
La Chimère
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