Conte de Noël 2015 : chapitre I
Le Père Noël et le Tonnerre de Brest
Parmi les nombreuses lettres transmises au Père Noël, il en était une qui laissait Sam, l’employé du Centre de Libourne, perplexe, voire un peu inquiet. Elle débutait par « Mon chéri » ce qui, avouons-le, n’est pas commun pour une demande de cadeaux adressée au bonhomme à la grande barbe blanche ! Intrigué, Sam tourna vite la feuille pour découvrir qu’elle était signée « La Mère Noël ». Heureusement qu’il était assis, car c’était bien la première fois qu’il trouvait une lettre de cette femme dont il ignorait jusqu’à l’existence ! Il reprit la lecture et eut l’impression de tomber des nues : la Mère Noël avait perdu la trace de son mari et s’inquiétait d’être sans nouvelles de lui, un homme pourtant ponctuel, l’œil toujours rivé sur un calendrier…
Sam avait beau relire la lettre dans tous les sens, il dut se rendre à l’évidence : le Père Noël avait disparu. Tonnerre de Brest !, ça n’allait pas arranger les parents, ni satisfaire les millions d’enfants sages impatients de voir arriver le 25 du mois de décembre.
D’un pas vif, Sam gagna la salle voisine, celle des écrans radars. En trois clics sur le clavier puis le mot de passe PN2015KDO, la carte et ses légendes s’affichèrent à l’écran :
– base de départ : Laponie. « Rien d’anormal », se dit-il.
– mission déclarée : tournée de repérage au Chili. « Bon, pourquoi pas ; il y a plein d’endroits au monde qui s’urbanisent chaque année ».
– escale technique au Danemark. « Les rennes ont bien le droit de se dégourdir un peu et même le Père Noël a des besoins ».
– route vers le sud-ouest. « Sûrement le tracé le plus direct vers le Chili ».
… !!! …
Un peu plus loin, l’image radar s’arrêtait soudainement, à l’endroit précis où finit la terre d’Europe.
Sam commençait à s’arracher les cheveux car l’instant était grave. La chute du traîneau dans l’Océan compromettait grandement les Fêtes de fin d’année car, se dit-il : « le Père Noël ne sait pas nager ! ».
Plus grave, il semblait s’être désintégré en vol car une multitude de points rouges parsemait l’écran à l’endroit de la chute présumée. Avec des yeux aussi gros que des boules de sapin, Sam consulta la légende en bas de l’écran : « Point rouge : impact de foudre détecté par la station météo de Guipavas ». Ouf ! Il restait encore un peu d’espoir, même si le traîneau n’était pas équipé de détecteurs sophistiqués ni d’un paratonnerre.
Conscient de la gravité du moment et de la responsabilité qui lui incombait, Sam mit quelques affaires dans un sac et fila vers la gare de Bordeaux Saint-Jean. En quelques heures, le train le mènerait à la pointe de la Bretagne où son enquête pourrait débuter. Arrivée matinale prévue dans la Cité du Ponant. Le nom, déjà, laissait planer un parfum d’aventure...
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