Be Claude
Jeudis du Port 2013, 1er août
20h03. Du début à la fin de Be Claude, il y a ce quelque chose qui rend ce spectacle (curieux mot qui semble ici, inapproprié) incongru et troublant. Et puisque poser des mots sur l’émotion ou plutôt le grouillement des sensations semble si difficile et tellement viscéralement intime, cantonnons nous aux faits : aux images, aux sons, aux odeurs.
L’image initiale tout d’abord. Celle d’un homme qui lave une vitre. La vitre du coiffeur « Coiffure L’Hostis », rue Jean-Marie Le Bris. Il examine, lave et racle cette surface vitrée en silence. Enfin non (car je me suis tout de même engagée plus haut à relater les faits) pas en silence. Il y a dans la sono mobile qui l’accompagne une voix off (pourquoi ne dirait-on pas ici « on ») qui proche de Claude (l’homme qui lave la vitre), foncièrement très proche de lui, déclame des ritournelles que l’on ne saurait dire si elles sont d’une naïveté sans nom, d’un non-sens grotesque ou d’une sagesse indescriptible.
Et lorsque cette vitre est brillamment propre. Lorsque l’inscription « coif homm » s’en détache avec éclat. Il repart prêt à partager et à exalter sa « part féminine ». Et parce que la « part féminine » lui est aussi mystérieuse et obscure qu’elle ne l’est à notre oreille, il y tâtonne, il la questionne et surtout l’imagine et la crée. Au delà de l’habit et du geste féminin. A la recherche de cette part féminine et plus universellement « de ce qu’il ne sera jamais ».
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