Samedi 6 juillet 2013. 22h32. Doucement et d’une démarche élégante et chaloupée, neuf girafes d’un rouge ardent se glissent dans la ville. Accompagnées du directeur de cirque et de sa femme, chanteurs lyriques hauts en couleurs, elles explorent et remontent la rue de Brest en observant du haut de leur cous, presque infinis, les spectateurs aux yeux levés et ébahis. Et parfois même, elles s’amusent des habitants nichés à leur hauteur dans les curieux nids que sont les balcons.

Dans les airs comme au sol, les virevoltants garçons de pistes – dont quelques 16 embarqués de Guipavas et de la région - , l’ambitieux directeur et l’extravagante diva s’appliquent à mener ce cortège à destination alors qu’apparaît, au cœur de la déambulation, la narration. Intrigues, colères, passions, trahisons et jalousies éclosent dans cet univers d’opérette aussi flamboyant que démesuré.

Lorsque s’achève la déambulation animalière dans un final explosif et tragique, demeure dans les rues le souvenir d’un rendez-vous spectaculaire et d’un univers (d)étonnant. Les paillettes et les confettis envolés, les échos des chants dissipés, il restera longtemps sur les façades de Guipavas les ombres des silhouettes majestueuses des Girafes de la Compagnie Off.